Dans un revirement surprenant, le parti Rassemblement National de Marine Le Pen, qui gagnait une popularité significative pendant les débats sur la loi sur l’immigration, est maintenant sous le feu des critiques pour ses liens présumés avec la Russie de Vladimir Poutine. La dernière salve d’attaques survient à la suite d’une enquête détaillée publiée par le Washington Post le samedi 30 décembre, affirmant que le Rassemblement National est sous l’influence de Moscou dans le but de miner le soutien français à l’Ukraine.
Allégations du Washington Post
L’enquête du Washington Post, basée sur des documents prétendument obtenus par un service de sécurité européen, soutient que Vladimir Poutine vise à accroître son influence en Europe en utilisant les médias sociaux et en collaborant avec des partis d’extrême droite européens. L’une des cibles spécifiques de l’enquête est l’ancien MEP du RN, Jean-Luc Schaffauser, accusé d’avoir loué un étage de sa résidence strasbourgeoise au numéro deux de l’ambassade russe, un diplomate qui siégeait au Conseil de l’Europe jusqu’à l’expulsion de la Russie en mars 2022.
Série d’Accusations
Cette récente révélation s’ajoute à une série d’accusations portées contre le Rassemblement National ces derniers mois. Le Monde et le média d’investigation Mediapart ont publié des enquêtes, et un comité parlementaire sur l’influence étrangère a été initié à la demande des députés du parti Renaissance d’Emmanuel Macron. Le rapporteur du comité a précédemment qualifié le RN de “courroie de transmission” de la Russie et a critiqué son alignement sur le “discours russe” lors de l’annexion de la Crimée en 2014.
Réponse du RN
En réponse aux accusations, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement National, a vigoureusement nié les allégations, les qualifiant de “cabale” contre son parti. Jacobelli a souligné la condamnation claire de son parti à l’agression de la Russie contre l’Ukraine et a exposé la position du RN sur le conflit : soutien à l’Ukraine contre l’agression russe, mais refus d’embargos contre la Russie et d’aide en armes offensives à Kyiv.
Incohérences et Manœuvres Politiques
Cependant, certains observateurs soulignent une incohérence dans les allégations, arguant que attribuer le point de vue pro-russe du Rassemblement National à une possible diminution du soutien français à l’Ukraine confère au parti une influence indue. Ils soulignent que le RN manque actuellement des moyens politiques pour influencer la politique étrangère de la France, qui reste exclusivement sous la responsabilité du président Emmanuel Macron et de ses conseillers.
Avec les élections européennes à l’horizon, le parti Renaissance d’Emmanuel Macron voit une opportunité de dissuader les électeurs de soutenir le Rassemblement National. Utilisant les allégations comme point focal, le parti affirme que le RN n’est rien d’autre qu’un porte-parole du Kremlin, relayant la propagande de Poutine.