La voie des jeunes artistes semble toute tracée grâce aux systèmes de streaming et les boost digitaux, mais qu’en -t-il de tous les métiers de l’industrie musicale, qui permettent de structurer et de créer du patrimoine?
Le manque de formations est flagrant et laisse se dissiper la propriété intellectuelle des milleniums sur tous les réseaux.
DJ Sayd propose un parcours Certifiant “ Culture Connect” au cœur de la Caraïbe française.
DJ Sayd – Quand la musique rencontre l’apprentissage
Bonjour DJ Sayd, merci de nous recevoir . Tu as à ton actif plusieurs casquettes de l’artiste au producteur, tu peux nous en dire plus?
“Bonjour Le Parisien Matin! Je suis DJ Sayd, fondateur et gérant du label Factory Maker Studio. Avec plus de 2 millions de streams à mon actif, mon objectif est de propulser la musique caribéenne sur la scène internationale tout en assurant une gestion rigoureuse des droits d’auteur pour nos artistes.
En tant que producteur, je suis également à l’origine de plusieurs initiatives éducatives, notamment des formations spécialisées en “music business” pour les jeunes talents.“
La plupart du temps, on voit que les artistes sont très autodidactes, est-ce ton cas?
“Absolument. Mon parcours a commencé de manière autodidacte après avoir découvert le logiciel Acid chez un ami. J’ai plongé dans le monde de la musique avec passion et détermination, apprenant seul à maîtriser les aspects techniques et créatifs. Cependant, j’ai rapidement réalisé l’importance d’une structure plus formelle, ce qui m’a poussé à m’investir dans l’éducation pour structurer et partager ces connaissances.“
Quelle a été ta réflexion pour passer du monde de la musique à la pédagogie?
“Ma transition vers la pédagogie découle d’une volonté de structurer et de transmettre l’expérience que j’ai accumulée au fil des années. En Martinique, il existe un besoin crucial de structure et d’éducation dans l’industrie musicale. En réponse à un appel à projet, j’ai concrétisé “Culture Connect”, une initiative destinée à rassembler les acteurs de l’industrie sur une journée, tout en lançant des formations en “music business” pour guider la nouvelle génération vers une maîtrise accrue de leur carrière.“
On constate depuis le covid une volonté des nouvelles générations à bénéficier d’un encadrement plus clair sur les métiers de l’industrie musicale. Qu’est-ce qui t’a manqué dans ta carrière?
“Ce qui m’a le plus manqué, c’est un accès rapide à des informations fiables sur la gestion des droits d’auteur, la distribution musicale, et la gestion de carrière. J’ai appris par essais et erreurs, ce qui m’a parfois coûté du temps et des opportunités. Aujourd’hui, je veux offrir aux jeunes talents les outils et les connaissances nécessaires pour réussir plus rapidement et efficacement.“
Aurais-tu des exemples de situation dans laquelle cette formation aurait pu te faire gagner du temps?
“Certainement. Une formation sur la gestion des contrats et des droits d’auteur dès le début m’aurait permis d’éviter certains accords défavorables. De même, comprendre plus tôt l’importance des réseaux sociaux, des médias et des plateformes de streaming m’aurait aidé à toucher un public plus large bien plus rapidement. Bien que j’aie réussi à surmonter ces obstacles, une formation structurée aurait indéniablement accéléré ce processus.“
DJ Sayd est pionnier de l’éducation des métiers de la musique.
Tes expériences t’ont permis de rencontrer de nouveaux collaborateurs, et tu es donc à l’initiative de cette école. Peux-tu nous en dire plus?
“En effet, mes diverses expériences m’ont ouvert des portes vers des collaborations avec des experts de l’industrie musicale et de l’éducation. Cela m’a inspiré à créer une formation dédiée aux métiers de la musique, où les jeunes talents peuvent apprendre non seulement les aspects artistiques, mais aussi les dimensions business et techniques. Cette formation offre un cadre pour développer leurs compétences et les préparer à des carrières solides et durables.“
La musique apporte certes un grand confort financier si on devient une grande star, mais comment garantir un avenir solide avec votre formation?
“Notre formation ne se concentre pas uniquement sur la célébrité, mais sur la création de carrières stables et durables dans l’industrie musicale. Nous formons les étudiants aux compétences clés comme la gestion des droits d’auteur, la négociation de contrats, la promotion musicale, et l’entrepreneuriat. En partenariat avec Factory Maker Studio, notre objectif est de créer des opportunités d’échanges inter-régionaux dans la Caraïbe, positionnant notre label comme un acteur majeur de la région et propulsant nos talents antillais, qu’ils soient devant ou derrière les projecteurs.“
Quelles sont les expertises clés qui t’ont permis de structurer ce parcours d’études?
“Mon parcours autodidacte en tant qu’artiste, combiné à mon expérience dans la gestion de Factory Maker Studio, m’a permis de bien comprendre les besoins des artistes. J’ai également collaboré avec des experts en droit dont M Claire HUNEL, le Cabinet BOULOGNE YANG-TING, mais aussi M. Miguel Limol l’ancien producteur de la grande Edith LEFEL , les expertise de l’AFDAS ainsi que la gestion des droits d’auteur, en tant que mandataire à la SABAM, SCCP et SACEM, pour élaborer un programme pertinent et complet. Cette expertise me permet d’offrir une vision claire des compétences indispensables pour réussir dans l’industrie musicale.“
Tu as fait passer du rêve à la réalité cette initiative en répondant à un appel à projet, tu peux nous expliquer le processus?
“Le processus a commencé par une réflexion approfondie sur les besoins de l’industrie musicale et des artistes en devenir. Je suis en discussion avec des institutions comme l’ISCA Business School et le CFA audiovisuel de Fort-de-France pour structurer la formation. L’obtention de la certification Qualiopi est également en cours pour permettre l’ouverture d’un centre de formation.
Nous avons répondu à un appel à projet en exposant notre vision, nos objectifs à court et long terme, ainsi que les impacts attendus. Grâce au soutien de partenaires comme la Collectivité de Martinique, la Direction des Affaires Culturelles, France Travail, et d’autres collaborateurs dans les îles voisines, nous sommes sur le point de concrétiser cette initiative.“
La vision a un impact international, comment vont se dérouler les inscriptions et où seront localisés les sites étudiants?
“Les inscriptions seront principalement en ligne, avec des critères d’admission axés sur le potentiel artistique et la motivation des candidats. Les sites étudiants seront situés en Martinique, avec des partenaires en Colombie, au Canada, et en France, tout en étant centrés sur l’accès régional pour la Caraïbe. Nous envisageons également des cours en ligne pour toucher un public international et offrir une expérience éducative enrichissante et diversifiée.“
De quelle manière cela vient révolutionner le monde de l’éducation?
“Notre projet révolutionne l’éducation en intégrant la réalité de l’industrie musicale dans le programme éducatif. Les échanges internationaux joueront un rôle central pour dynamiser la formation et lui donner une portée globale. Nous combinons théorie et pratique à travers des projets réels, des stages, et des collaborations avec des professionnels de l’industrie, permettant aux étudiants de se former tout en construisant leur réseau et en acquérant une expérience concrète.“
Le chemin est tracé, à quand la date de la rentrée?
“Nous visons à lancer les premiers cours en septembre 2025. Cela nous laisse le temps de finaliser les collaborations, de préparer les infrastructures, et de recruter nos premiers étudiants.“
Un dernier mot pour les passionnés des arts et de la culture?
“Ne laissez jamais vos rêves s’éteindre. La musique et les arts sont des moyens puissants pour exprimer qui vous êtes. Le chemin sera ardu, mais avec la volonté, la foi, et les bonnes ressources comme celles que nous mettons à votre disposition, vous pouvez transformer vos passions en une carrière épanouissante et durable.“