La Journée mondiale des droits de l’enfant est célébrée chaque année le 20 novembre et elle marque l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant par les Nations Unies, qui fête cette année son 35e anniversaire.
Depuis, cette convention est devenue le socle de la protection des droits de l’enfant. En Europe, les droits des enfants sont profondément ancrés dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE), où chaque enfant a le droit de grandir en sécurité, d’être écouté et de contribuer activement à la société.
L’UE a notamment lancé des initiatives clés, telles que la Plateforme européenne de participation des enfants et le Plan d’action pour la jeunesse, des programmes visant à donner la parole aux enfants pour qu’ils puissent participer aux décisions qui affectent leur vie. Le thème de cette année, intitulé Écouter le futur, se base sur l’écoute active des aspirations, des idées et des préoccupations des enfants.
Malheureusement, cette Convention internationale n’a d’influence que superficiellement dans certains pays, ce qui nous rappelle l’importance de cette journée.
Les droits des enfants en Europe sont pris au sérieux par le continent européen.
En Europe, la politique de l’UE sur les droits des enfants s’articule autour de six domaines prioritaires dans le cadre de la Stratégie de l’UE sur les droits de l’enfant : la participation de l’enfant, l’inclusion socio-économique, la santé et l’éducation, la protection contre la violence, une justice adaptée aux enfants, et enfin, la protection des droits dans l’environnement numérique.
Un des programmes phares, la Garantie européenne pour l’enfance, vise à briser le cycle de la pauvreté en garantissant aux enfants vulnérables l’accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation, la nutrition et le logement sécurisé. Près de 20% des enfants européens vivent en situation de pauvreté, et cette initiative permet de renforcer les soutiens sociaux et éducatifs pour aider ces enfants à s’épanouir.
L’Europe fait également face à des défis en matière de protection des droits des enfants dans le contexte numérique. Avec la Digital Services Act (DSA) et le programme Better Internet for Kids (BIK+), l’UE impose aux plateformes numériques de prioriser la sécurité des jeunes utilisateurs et de mettre en place des systèmes pour protéger leur vie privée en ligne. Le DSA oblige les plateformes à évaluer les risques de leurs services sur les enfants et à implémenter des contrôles adaptés, tandis que le BIK+ développe des ressources éducatives et des outils de signalement de contenu inapproprié, notamment sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, la Commission Européenne a issu une déclaration qui visait à réaffirmer son engagement dans la lutte pour les droits de l’enfant. Si nous prenons peut-être ces droits pour acquis, il faut se souvenir que selon Unicef, il y a au moins 200 enfants qui sont maltraités par jour et que pendant la crise du Covid-19, l’isolement forcé ne permettait même pas aux victimes d’aller à l’école, et donc de bénéficier de la protection d’autres adultes ou même d’un moment de répit. Les chercheurs de l’université de Dijon affirment que la maltraitance infantile a augmenté de 50% durant cette période de crise sanitaire.
Les droits des enfants – Une inconnue dans certains pays en conflit
S’il ne faut pas généraliser, il est malheureusement évident que les zones à conflit ne sont pas propices à l’épanouissement d’un enfant.
Dans des pays comme la Syrie, le Yémen et la Palestine, les enfants sont souvent privés d’accès à l’éducation, à la santé et à un environnement sûr. En 2023, les Nations Unies ont rapporté une augmentation de 21% des violences contre les enfants dans ces zones de conflit. À Gaza, près de 70% des victimes de la guerre sont des femmes et des enfants, les plus jeunes étant les plus touchés par les bombardements et les affrontements armés.
La violence prolongée dans ces régions entraîne non seulement des traumatismes physiques et psychologiques pour les enfants, mais les prive également d’une éducation et d’un développement sain. En Syrie, un enfant sur deux est déplacé, et des milliers d’enfants sont privés de scolarisation. L’impact des conflits armés va au-delà de l’éducation. Dans de nombreux cas, les enfants sont recrutés comme soldats, ce qui est une violation flagrante des droits de l’enfant. Ce phénomène persiste au Moyen-Orient dans les zones contrôlées par des groupes armés non étatiques.
Encore une fois, l’Europe ne reste pas les bras croisés et tente d’intégrer les principes bénéficiant aux droits des enfants dans ces pays. L’Union a établi des Lignes directrices pour la protection des enfants dans les conflits armés, cela permettrait aux enfants de demander de l’aide s’ils ont accès à une ligne téléphonique.
La Somalie est également un exemple touchant des conditions dans lesquelles vivent certains enfants. De nombreuses régions sont sous le contrôle de groupes armés, notamment le groupe terroriste Al-Shabaab, qui empêchent l’accès à l’éducation, surtout pour les filles. Les attaques contre les écoles et le recrutement forcé d’enfants dans les rangs des combattants découragent de nombreuses familles d’envoyer leurs enfants en classe, par peur pour leur sécurité. Ces enfants peuvent en effet être agressés en classe mais aussi en route pour l’école puisqu’ils doivent souvent parcourir des kilomètres pour atteindre leur école s’ils vivent dans des régions rurales.
Leurs parents les mobilisent aussi pour rapporter de l’argent pour les foyers le splus pauvres. 49% des enfants de 5 à 14 ans sont impliqués dans des activités économiques, souvent dans des conditions précaires et dangereuses.
Si énormément d’organisations caritatives fleurissent au quatre coins de l’Europe pour apporter de l’aide à ces enfants, il est impératif de se demander comment protéger ces enfants du monde et sanctionner les pays qui ne font pas preuve de sévérité judiciaire face aux manquements aux droits fondamentaux des enfants.