Lando Norris n’a pas seulement remporté le Championnat du monde de Formule 1, il a changé la tonalité de son sport.
À Abu Dhabi, le pilote McLaren a décroché son premier titre mondial pour deux petits points devant Max Verstappen. Un triomphe britannique qui relance l’éclat de McLaren, donne un souffle à l’industrie européenne du motorsport, et n’est pas sans conséquences pour Alpine et les enjeux des Grands Prix en France.
Lando Norris, le champion qui pleure, puis surprend
À peine couronné, Norris devait évoquer sa saison, son évolution et ses méthodes.
Mais lorsqu’on lui demande comment il a gagné “à sa manière”, il délaisse les banalités attendues et livre au contraire un aveu brut : regrets, maladresses et admiration profonde pour ses rivaux.
« Je sais que parfois je dis des choses stupides », confie-t-il.
« Je regrettais certains propos sur Max, ou sur Lewis. Je voudrais les retirer. »
Dans un paddock habitué aux ego hermétiques, cette confession change l’ambiance.
“Je donne plus de respect que n’importe qui”
Norris affirme que malgré ses écarts, le respect est au cœur de sa façon de courir.
« Je pense honnêtement donner plus de respect que n’importe qui. Plus à Oscar, plus à Max. »
Cette idée le conduit à parler de Lewis Hamilton non pas comme d’un adversaire, mais d’un modèle presque inaccessible.
« Lewis est sept fois champion du monde », lâche Norris. « Tu le compares à Schumacher. Les meilleurs pilotes que la F1 ait connus. Je n’en suis pas proche. Peut-être que je ne le serai jamais. »
Durant quelques secondes, la salle se fige.
Le nouveau champion, qui vient de tenir tête à Verstappen et Piastri toute la saison, minimise presque son propre accomplissement :
« J’en ai un. Lui en a sept. Je rêve seulement d’approcher ce niveau. »
Ce contraste entre une victoire immédiate et un recul respectueux fait écho au sentiment que beaucoup avaient déjà : Norris vient de franchir un cap mental autant que sportif.
Au lieu de célébrer bruyamment, Norris parle de ses erreurs, remercie ses rivaux et réfléchit à ce qu’il doit encore devenir. Une attitude qui a frappé le paddock et les fans, McLaren, après des années de disette, retrouve un champion capable d’incarner l’avenir.
Quelques heures plus tard, il lâche enfin la pression, chantant Sweet Caroline dans une boîte à Abu Dhabi, embrassé par sa compagne Magui Corceiro.


