La Pologne a suspendu ce 24 décembre 2025 son ambassadeur en France, Łukasz Klimczak, dans le cadre d’une enquête du Bureau central anticorruption (CBA) sur des soupçons de faux diplômes et irrégularités liées à sa nomination sous l’ancien gouvernement PiS. Cette décision du ministère des Affaires étrangères polonais intervient après son interpellation à Varsovie, illustrant les purges en cours contre les nominations de l’ère Morawiecki. Elle met en lumière les tensions internes exacerbées par le retour au pouvoir de Donald Tusk et sa coalition pro-UE.
Contexte de l’affaire Klimczak
Nommé en 2023 par le gouvernement conservateur de Mateusz Morawiecki (PiS), Łukasz Klimczak fait l’objet d’une vérification de ses credentials académiques, exigées pour les postes diplomatiques. Le CBA l’a détenu le 23 décembre pour des auditions, sans inculpation formelle à ce stade. Cette suspension temporaire vise à maintenir les standards diplomatiques élevés, selon le ministère.
Cette affaire s’inscrit dans une vague plus large de 50 rappels de diplomates depuis 2024, ciblant les réseaux présumés de népotisme PiS. Le CBA gère plus de 200 enquêtes anticorruption en 2025, avec 15 millions d’euros récupérés, bien que sans chiffres spécifiques sur ce dossier.
Chronologie clé
- 2023 : Nomination par PiS.
- 2024 : Élections, victoire de Tusk ; début des purges.
- 23 décembre 2025 : Interpellation par CBA.
- 24 décembre : Suspension annoncée.
Déclarations officielles polonaises
Le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski a déclaré : « Dans le cadre des procédures en cours du CBA, nous avons temporairement relevé de ses fonctions l’ambassadeur de Pologne en France, Łukasz Klimczak. Le ministère des Affaires étrangères continuera à clarifier les allégations. » Un porte-parole a ajouté : « Nous agissons pour garantir les plus hauts standards en diplomatie ; toute irrégularité sera traitée rapidement. »
Le CBA a confirmé l’interpellation « dans l’intérêt des procédures », sans détails supplémentaires.
Réactions politiques en Pologne
La coalition de Tusk (pro-UE) accueille cette mesure comme un pas vers la transparence, la présentant comme le démantèlement des « réseaux de patronage » PiS. Donald Tusk et ses alliés y voient une justice nécessaire pour restaurer la crédibilité institutionnelle.
L’opposition PiS, menée par Jarosław Kaczyński, dénonce une « vengeance politique », accusant Tusk d’ instrumentaliser les institutions contre les « patriotes ». Kaczyński qualifie l’opération de « chasse aux sorcières » pour affaiblir les figures conservatrices.
Position française et européenne
La France exprime des « regrets » sur la suspension, mais insiste sur la solidité des liens bilatéraux. Le Quai d’Orsay n’a pas commenté les détails de l’enquête, priorisant la continuité des relations. Aucune召回 d’ambassadeur français en réponse.
Au niveau UE, les médias comme TVP World (chaîne publique polonaise) saluent une avancée judiciaire. Des outlets internationaux notent le contexte de pression bruxelloise pour le respect de l’État de droit, conditionnant les fonds européens. Pas d’indignation massive ; l’affaire est vue comme une querelle interne polonaise.
Enjeux diplomatiques et anticorruption
Cette suspension souligne les réformes de Tusk pour aligner la Pologne sur les normes UE, après des années de conflits avec Bruxelles sous PiS. Les scandales de visas Schengen (exposés en 2025) et népotisme diplomatique alimentent cette dynamique, avec des récupérations financières significatives.
Pour les relations franco-polonaises, l’impact reste limité : coopération militaire (Ukraine) et économique prime. Varsovie nommera un intérimaire pour éviter une vacance prolongée.
Perspectives judiciaires
- Enquête CBA : Vérification des diplômes ; risque d’inculpation si faux avéré.
- Conséquences : Potentiel rappel définitif ; 200+ enquêtes en 2025.
- Contexte UE : Pression pour déblocage de fonds via État de droit.
Implications pour l’Europe centrale
Ce scandale renforce l’agenda réformiste de Tusk, contrastant avec l’ère PiS marquée par des accusations de corruption. Il illustre les divisions persistantes : pro-UE vs national-conservateurs, à l’approche des élections locales.
Internationalement, il n’affecte pas les priorités comme le soutien à l’Ukraine, mais alimente les débats sur la gouvernance en Europe de l’Est. La France observe sans intervenir, préservant ses intérêts stratégiques.
Vers une diplomatie polonaise renouvelée
La suspension de Klimczak marque un chapitre de la transition post-PiS : transparence accrue, mais accusations de politisation. Succès des enquêtes CBA pourrait consolider Tusk ; échecs risquent de raviver les clivages. Pour Varsovie et Paris, la continuité prime sur l’individu.
Cette affaire, mineure diplomatiquement mais symbolique, reflète les défis de la Pologne en quête d’harmonie UE tout en purgeant son passé récent.


