L’idée d’élargir l’Union européenne est à nouveau au centre de l’agenda politique à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine. Cependant, le bloc doit d’abord relever le défi difficile de réformer son budget, ses institutions et ses processus de prise de décision avant de pouvoir accueillir de nouveaux membres. Les dirigeants de 47 États membres de toute l’Europe se réuniront cette semaine à Grenade, en Espagne, pour discuter de ces questions pressantes, notamment la migration, la sécurité, l’environnement, l’énergie et l’intelligence artificielle.
Réformes nécessaires avant l’élargissement
Pour que l’Union européenne passe de ses 27 membres actuels à potentiellement plus de 30, de nombreux changements doivent être opérés, comme l’a souligné Fraser Cameron, analyste au Centre européen de politique, un groupe de réflexion basé à Bruxelles. Il est impératif de réorienter les grandes priorités de dépenses, notamment dans l’agriculture et la cohésion, car l’arrivée de l’Ukraine impliquerait un bouleversement budgétaire majeur. La question de savoir qui contribue et qui bénéficie du budget devra être négociée de manière difficile.
Diverses approches à considérer
Plusieurs États membres insistent sur la nécessité d’adopter le vote à majorité qualifiée pour les décisions relatives à la politique étrangère et de sécurité, afin d’éviter les vétos individuels. Un rapport récent parrainé par la France et l’Allemagne propose quatre niveaux différents d’alignement politique, du statut de membre à part entière de l’UE à celui de la coalition élargie de la Communauté politique européenne.
Débat sur l’horizon 2030
Alors que le président du Conseil européen, Charles Michel, plaide en faveur d’un élargissement de l’UE d’ici 2030, la Commission européenne s’oppose à cette proposition. Cette dernière est chargée d’évaluer les progrès réalisés par chaque pays candidat dans le respect des critères et dans la mise en œuvre des réformes économiques et judiciaires nécessaires pour devenir membre de l’UE.