La France fait face à une montée de la panique nationale due à une prolifération des punaises de lit, et une école parisienne devient la dernière victime d’une infestation signalée.
Des hauts fonctionnaires des ministères de la santé, de l’économie et des transports se réunissent ce vendredi au bureau du Premier ministre pour coordonner un plan d’action contre ces insectes.
Ils devraient accélérer les propositions pour la création d’un observatoire national sur les punaises de lit.
L’objectif est d’établir une image précise du phénomène.
Les entomologistes et les experts en santé ont averti que bien qu’il y ait eu une indéniable augmentation de la population de punaises de lit – pas seulement en France – de nombreuses observations récentes sont erronées, et il existe un risque d’hystérie non justifiée.
Nicolas Roux de Bézieux, créateur du site web de lutte contre les parasites badbugs.fr, affirme que dans trois cas sur quatre, les problèmes signalés par les propriétaires inquiets ne sont pas dus aux punaises de lit.
Romain Morzaderc, un exterminateur en Bretagne, a déclaré au journal Ouest-France que “dans 99% des cas, il y a bien de vilains insectes noirs, mais non, ce ne sont pas des punaises de lit”.
Le gouvernement est alarmé par la façon dont l’histoire des punaises de lit a dominé les titres de la presse nationale et internationale. Les ministres craignent que l’image de Paris ne soit ternie, et que le tourisme en pâtisse, en particulier pendant les Jeux olympiques de l’année prochaine.
Cependant, ils doivent trouver un équilibre délicat entre réassurer le public et sensibiliser à un problème qui nécessite une action rapide pour être correctement maîtrisé.
Le ministre des Transports, Clément Beaune, a déclaré mercredi que parmi près de 50 signalements de punaises de lit dans les métros et les trains SNCF, aucun n’avait été vérifié.
“Je n’aimerais pas voir s’installer une sorte de ‘French-bashing’ comme cela se produit parfois dans les pays anglo-saxons”, a-t-il déclaré.
“Le problème doit être pris très au sérieux. Pas de déni. Et pas d’hystérie.”
Au cours des dernières semaines, les entreprises de lutte antiparasitaire de toute la France ont signalé une forte augmentation des interventions pour les punaises de lit. Les experts affirment qu’il y a toujours une augmentation après les vacances d’été, et chaque année, la hausse est plus importante.
“Cela se produit partout en ville”, a déclaré M. Roux de Bézieux. Les punaises de lit ont également été signalées dans les cinémas, les trains, les hôpitaux et les écoles. Les réseaux sociaux ont amplifié considérablement l’anxiété du public, bien que de nombreuses vidéos circulant sur Internet s’avèrent être d’insectes qui ne sont pas des punaises de lit.
Dans le dernier cas vérifié, les enseignants du lycée Elisa-Lemonnier dans le 12e arrondissement de Paris ont refusé de travailler vendredi après avoir découvert la présence de punaises de lit dans plusieurs salles de classe, bureaux et vestiaires.
Parmi les autres mesures envisagées par le gouvernement figurent la réglementation du prix de l’éradication ; la clarification des responsabilités financières entre les propriétaires et les locataires ; et une liste enregistrée des entreprises de lutte antiparasitaire.
La crainte d’être victime d’arnaques par des opérateurs peu scrupuleux peut amener les propriétaires inquiets à retarder l’appel à l’aide.
Selon le principal expert français des punaises de lit, Jean-Michel Berenger, de nombreux exterminateurs ont une formation minimale et sont sans scrupules lorsqu’il s’agit d’intervenir même s’ils savent que ce ne sont pas des punaises de lit le problème.