Les cancers du sein sont en augmentation chez les femmes de moins de 50 ans au Canada révèle une étude récente. Les femmes dans la vingtaine, la trentaine et la quarantaine reçoivent ainsi davantage de diagnostics de sein, de nouveaux records alarmants selon les experts.
Le cancer du sein au Canada – une augmentation liée à l’âge?
Dirigée par la Dr. Jean Seely, cette étude, publiée dans le Canadian Association of Radiologists Journal, a examiné les cas de cancers du sein pour les femmes entre 20 et 54 ans sur une période de 35 ans pour identifier les tendances en matière de détection chez les jeunes femmes au Canada.
Résultat: la hausse du nombre de diagnostics est de 45 % pour les femmes dans la vingtaine, de 12,5 % pour les femmes dans la trentaine et de 9 % pour les femmes dans la quarantaine.
Selon la Société canadienne du Cancer, le risque de cancer du sein augmente avec l’âge. Ces nouvelles données inquiètent les experts, et des réponses quant aux causes de cette hausse demeurent incertaines.
Une meilleure détection nécessaire pour détecter le cancer du sein chez les jeunes
L’équipe de recherche responsable de l’étude de l’Université d’Ottawa, en Ontario, appelle à une action immédiate dans les politiques de santé publique pour intégrer la détection précoce, essentielle pour réduire les complications et les décès liés au cancer du sein.
En effet, le nombre de jeunes patientes est d’autant plus alarmant, que le diagnostic se fait plus souvent à un stade avancé. Le stade décrit en quelque sorte la quantité de cancer dans le corps d’un patient. Une mammographie, ou une radiographie des seins, permet d’en détecter la présence.
Et chez une patiente jeune, les risques de rechutes sont plus grands, et le pronostic global de survie est généralement moins favorable que chez les patientes plus âgées. D’après l’Institut national du Cancer de France, dépisté tôt, le cancer du sein offre un bon pronostic, en effet la détection « permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie 5 ans après le diagnostic. »
Au Canada, le cancer du sein est le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué. Et à travers le monde, le cancer demeure la deuxième cause de mortalité, après les maladies cardiaques.
Un diagnostic précoce aurait donc avantage à se mettre en place. Les campagnes de sensibilisation visent pour le moment les femmes dans la cinquantaine et plus âgées.
En 2022, une étude parue par la Dre Jean Seely et la Dre Wilkinson révélait qu’une mammographie annuelle précoce permettait de réduire le risque de cancer du sein chez les femmes de 40 à 49 ans. Au Canada, les directives sont différentes selon la province pour déterminer si le dépistage du cancer du sein commence à 40 ans ou à 50 ans.
Aujourd’hui, seulement la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et le Yukon envoient des rappels annuels.
Les causes de l’augmentation de cancer du sein chez les jeunes femmes
La Dre Jean Seely a révélé en entrevue récemment avec le quotidien montréalais La Presse qu’il est possible que nos changements de mode de vie, la consommation d’alcool ou encore un début plus hâtif des menstruations pourraient receler des explications, mais sans certitude pour le moment.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, « Le risque de cancer du sein augmente avec chaque unité d’alcool consommée par jour. Une consommation quotidienne d’à peine 1 bouteille de bière (500 ml) ou 2 petits verres de vin (100 ml chacun) suffit pour provoquer plus de 10 % des cas de cancer imputables à l’alcool dans la Région. »
Or dans un communiqué publié en mars dernier, l’OMS révèle que seulement « 21 % des femmes de 14 pays européens ont conscience du lien entre la consommation d’alcool et le risque de développer un cancer du sein ».
La communauté scientifique a étudié la relation entre la consommation d’alcool et le niveau d’œstrogène, une hormone qui exerce une influence sur le développement du cancer du sein.
D’après Santé publique France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent dans le pays et « fait l’objet d’un programme national de dépistage organisé afin d’être détecté précocement et d’en réduire la mortalité ». Le diagnostic se fait à partir de 50 ans dans l’Hexagone et est préconisé tous les deux ans.
Selon l’OMS, les symptômes auxquels il faut prêter attention sont: « une masse ou un épaississement dans le sein, souvent indolore, un changement de la taille, de la forme ou de l’apparence du sein », mais également des « changements cutanés », ou « un écoulement mamelonnaire anormal ou sanglant ».