L’accalmie dans la confrontation commerciale entre les États-Unis et la Chine devait arriver à son terme ce mardi 12 août. Mais à cause d’un revirement de situation, les taxes qui avaient été maintenues à un niveau relativement contenu sont de nouveau remises en question par les gouvernements chinois et américains qui ne parviennent pas à faire aboutir les négociations de trêve commerciale.
La trêve commerciale États-Unis – Chine n’est donc pas permanente
La trêve instaurée au printemps dernier avait été présentée comme une pause bienvenue pour les deux plus grandes économies du monde. En mai, après des mois de bras de fer, Washington et Pékin avaient réussi à geler l’escalade des droits de douane. Les surtaxes, qui s’élevaient à plus de 100 % sur certains produits, avaient été réduites à 10 % pour les exportations américaines vers la Chine et à 30 % pour les importations chinoises vers les États-Unis, en plus des taxes déjà en place sur plusieurs catégories de biens.
Mais cette entente temporaire est aujourd’hui sur la sellette. Si aucun accord de prolongation n’est trouvé, les droits devraient repasser dès cette semaine à 125 % pour les produits américains et 145 % pour les biens chinois.
Au départ, Washington avait ciblé Pékin avec des surtaxes de 10 %, puis 20 %, pour dénoncer le rôle présumé de producteurs chinois dans la fabrication de fentanyl. Cet opioïde ultra-puissant a contribué à une catastrophe sanitaire aux États-Unis, où il cause des dizaines de milliers de morts par overdose chaque année.
Fin juin, un élément inattendu a permis de calmer le jeu : les terres rares. Ces minéraux essentiels à la fabrication de produits électroniques et technologiques — des smartphones aux équipements militaires — sont majoritairement extraits et raffinés en Chine. Lors d’un événement, Donald Trump avait affirmé que les États-Unis venaient de « signer » un accord avec Pékin, sans détailler publiquement les clauses.
Des responsables américains ont ensuite expliqué qu’il s’agissait d’un engagement chinois à accélérer les expéditions de terres rares vers les États-Unis. En échange, Washington s’engageait à lever certaines restrictions commerciales. La Chine a confirmé l’accord et annoncé qu’elle autoriserait davantage d’exportations de produits soumis à contrôle.
Les géants essaient de relancer le dialogue
Fin juillet, c’est en Suède que les délégations des deux pays se sont retrouvées pour tenter de décrocher une prolongation de 90 jours de la trêve. Les discussions, qualifiées de « constructives » par les deux camps, ont permis de réaffirmer la volonté de maintenir un dialogue régulier.
Le représentant chinois au commerce international, Li Chenggang, a indiqué que les échanges avaient porté sur les grandes questions économiques et commerciales. La partie américaine a surtout parlé des achats massifs de pétrole russe et iranien par la Chine. « Nous avons fait part de notre préoccupation », a insisté le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent.
Mardi dernier, Donald Trump s’est montré confiant sur l’issue des négociations. Il a dit que les deux pays étaient « très proches » d’un accord. Le président américain s’est même dit prêt à rencontrer Xi Jinping avant la fin de l’année, à condition qu’un terrain d’entente soit trouvé. « Nous nous entendons très bien avec la Chine », a-t-il assuré lors d’un entretien à CNBC.
Pour l’instant, aucune annonce officielle n’a confirmé un nouveau compromis.


