À Montréal, on soutient la Palestine. Dans la plus grande ville du Québec au Canada, des étudiants ont installé un campement ProPalestinien sur le campus d’une université du centre-ville. Le phénomène avait jusqu’alors été concentré sur plusieurs campus universitaires des États-Unis.
Les phrases «Viva viva Intifada» et « Palestine libre » ont été inscrites sur les grilles menant au campus de l’université
Installées depuis mai, les tentes se font toujours nombreuses du campement de fortune sur le campus de l’université McGill, situé au centre-ville de Montréal. Plus d’une trentaine se dressent actuellement, avec de nombreux visiteurs venus démontrer leur soutien, ou leur curiosité.
Un rassemblement pro-Israël avait pris place face au campement. Plus d’une centaine de citoyens arborant pour la plupart des drapeaux de l’Israël manifestaient bruyamment leur opposition au campement propalestinien, à quelques mètres de là. Une grille et une ligne de policier à vélo et à cheval séparaient les deux camps.
Plusieurs discours pro-Israël furent déclamés devant une foule composée de citoyens de tout âge. « Israël se relèvera! McGill nous fait défaut! », pouvait-on entendre. « Ne les laissez pas influencer votre jugement, nous sommes du bon côté de l’histoire », scandait un manifestant pro-Israël.
Pendant ce temps, du côté du campement, les drapeaux palestiniens flottaient dans le camp et les militants chantaient en chœur « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre! »
L’université McGill a déclaré que le nombre de tentes avait triplé depuis samedi, dans une déclaration. Un porte-parole pour les militants qui a préféré taire son nom de peur de représailles a affirmé que les étudiants étaient prêts à rester indéfiniment.
Deux étudiants de l’université ont déposé une demande d’injonction au palais de justice de Montréal. Le but étant de démanteler le campement affirme son président, Deep Saini. Il affirme que des propos antisémites auraient été tenus par les militants, ce que ceux-ci démentent.
« L’Université McGill n’a eu de cesse de soutenir le droit à sa communauté universitaire de se prévaloir de sa liberté d’expression et de réunion pacifique, dans les limites prévues par ses politiques et par la loi, indique le communiqué. Il est indéniable que ces campements contreviennent tant à la liberté de faire entendre sa voix qu’à celle de se réunir de manière pacifique », dit la déclaration écrite.
Le juge a rejeté hier la demande d’injonction, la juge Chantal Masse a déclaré « Le tribunal est d’avis que la balance des inconvénients penche du côté des manifestants dont la liberté d’expression et de réunion pacifique serait atteinte de façon importante ».
Le premier ministre du Québec, François Legault, a demandé jeudi matin à la police d’intervenir afin de démanteler le campement, affirmant en point de presse que ce dernier était « illégal ».
La situation risque d’évoluer dans les prochains jours.
Une vague de manifestations pour soutenir la Palestine qui se propagent sur le continent nord-américain
La vague de manifestations ProPalestiniennes aurait vraisemblablement été lancé par les étudiants de l’université new-yorkaise Columbia. Rapidement, les campus d’universités de la Californie, du Massachusetts et du sud des États-Unis ont joint le mouvement.
La Maison-Blanche a appelé les manifestants a demeurer pacifistes, alors qu’environ 275 interpellations ont eu lieu au cours de la fin de semaine. L’Associated Press a pour sa part rapporté que plus de 900 personnes avaient été arrêtées depuis le 18 avril.
Des scènes de démantèlement et d’interpellations musclées ont circulé au cours de la fin de semaine.
La direction des universités est aux prises avec un exercice délicat entre encourager la liberté d’expression de ses élèves et une pression pour exercer une tolérance zéro envers les discours antisémites qui pourraient émerger de la foule.
Un soutien universitaire dénoncé par les étudiants nord-américains
Les étudiants américains dénoncent le soutien militaire des États-Unis à l’Israël dans la guerre que le pays conduit dans la bande de Gaza. Ils demandent aussi à leur université de rompre tout lien avec les entreprises ayant des liens avec ce pays.
Il en va de même pour les étudiants de l’université McGill, à Montréal. Ils réclament que les universités McGill et Concordia cessent tout soutien financier pour des entreprises israéliennes.
La guerre que mène Israël dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre alors que des commandos du Hamas ont mené une attaque en sol israélien. 1170 personnes seraient mortes, pour la plupart des civils, selon l’AFP, à partir des données officielles israéliennes. Environ 250 otages auraient été enlevés.
L’Israël mène depuis une guerre, en promettant de détruire le mouvement islamiste dans la bande de Gaza. Après presque huit mois de conflit, le bilan s’élève à 34 454 morts, dont la plupart seraient des civils, selon le Hamas.