Deux animaux ont été saisis et euthanasiés par le gouvernement américain – Peanut, un écureuil star sur les réseaux sociaux, et Fred, un raton-laveur en cours de réhabilitation. Ces actes ont suscités une vague d’indignation autour des pratiques d’intervention gouvernementale.
Ces animaux appartenaient à Mark Longo, fondateur du sanctuaire P’Nuts Freedom Farm Animal Sanctuary, une petite organisation à but non lucratif située à Pine City, dans l’État de New York.
Longo avait recueilli Peanut il y a sept ans, après avoir vu sa mère se faire renverser par une voiture. L’écureuil, qui n’avait pas développé les compétences nécessaires pour survivre seul dans la nature, était devenu un membre emblématique du sanctuaire, attirant de nombreux internautes qui l’adoraient.
La mort de Peanut sert à remettre en cause le système américain
Mercredi dernier, le Département de la Conservation de l’Environnement (DEC) a lancé un raid de cinq heures au domicile de Longo, sur la base de plaintes publiques répétées, notamment de la part d’une Texane, Monica Keasler.
Cette dernière, qui avait initialement revendiqué son rôle dans l’affaire, a depuis supprimé ses réseaux sociaux face aux critiques. Selon Longo, les agents du DEC ont envahi sa propriété, l’empêchant même d’accéder aux toilettes sans surveillance, et lui interdisant de nourrir ses autres animaux. De plus, ils ont interrogé sa femme sur son statut migratoire, ce que Longo perçoit comme une intrusion injustifiée dans leur vie privée. À l’issue de cette intervention, les agents ont saisi Peanut et Fred, invoquant des risques de rage après que Peanut aurait mordu un des agents. Les deux animaux ont été euthanasiés deux jours plus tard, une décision que le DEC a justifiée pour tester la présence éventuelle du virus.
L’incident a déclenché une vive indignation parmi les défenseurs des animaux et les abonnés de Peanut sur les réseaux sociaux. Beaucoup ont rappelé que, selon les CDC, les écureuils ne sont presque jamais porteurs de la rage et n’ont jamais transmis le virus à des humains aux États-Unis. Les critiques se sont aussi interrogés sur la décision du DEC de ne pas vacciner l’agent mordu, mesure pourtant standard pour ceux qui manipulent des animaux sauvages. Plusieurs considèrent que cette euthanasie aurait pu être évitée.
Les accusations de surpuissance de la DEC dans cette affaire ont également pris de l’ampleur. Dix agents armés d’un mandat signé par quatre agences d’État ont été mobilisés pour ce que Longo décrit comme une opération excessive. Dans un message émotionnel sur les réseaux sociaux, Longo a exprimé sa douleur, se sentant traité comme un criminel pour ce qui, à ses yeux, était un malentendu mineur. Il explique qu’il avait pris des mesures pour se conformer aux lois locales et avait même déménagé dans l’État de New York pour ouvrir son sanctuaire.
La tragédie de Peanut c’est surtout l’histoire d’un excès de pouvoir et de brutalité.
L’histoire de Peanut et Fred a rapidement dépassé les frontières de l’État et attiré l’attention nationale. Bien qu’un faux post attribué à Donald Trump, dénonçant l’euthanasie de Peanut, ait circulé en ligne, Trump Jr. a effectivement commenté l’affaire. Il a dénoncé les priorités du gouvernement, soulignant que celui-ci semble plus prompt à saisir et tuer des animaux domestiqués qu’à résoudre les vrais problèmes nationaux, comme la criminalité.
Longo et sa femme ont lancé une campagne de financement pour couvrir leurs frais juridiques et soutenir le sanctuaire. À ce jour, leur collecte de fonds a atteint plus de 180 000 €, preuve d’un large soutien du public. Ils espèrent que cette indignation populaire mettra en lumière ce qu’ils considèrent comme un raid disproportionné et renforcera la nécessité de politiques plus humaines en matière de protection de la faune.
Au-delà de la perte tragique de ces deux animaux, cette affaire ravive des préoccupations plus profondes concernant le pouvoir des agences gouvernementales. Beaucoup considèrent cet incident comme un exemple des abus potentiels de l’autorité, craignant que n’importe qui puisse voir ses biens saisis ou ses animaux tués sans justification. Pour les défenseurs de cette cause, l’action de la DEC devrait se concentrer sur des questions écologiques et sociales urgentes, et non sur la persécution d’un petit sanctuaire animalier.