Le président Macron et le président de la République chinoise Xi Jinping ont pour la première fois uni leurs forces dans le domaine du commerce et de la coopération agricole. Les accords soulignent le rôle joué par le secteur agricole dans le renforcement des relations existantes.
Cinq accords ont été signés par la France et la Chine.
Signé par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, et Yu Jinhua, ministre chargé de l’Administration générale des douanes chinoises (GACC), l’un des accords repose sur la fourniture des marchés chinois aux entreprises françaises exportatrices de produits avicoles, à condition il y a une épidémie de grippe aviaire hautement pathogène (IAHP). “La France et la Chine sont deux partenaires de confiance qui reconnaissent l’importance de l’agriculture, d’une alimentation saine et de qualité et du développement rural”, a déclaré Fesneau.
La France est le premier pays européen à parvenir à un accord avec la Chine, se plaçant au deuxième rang mondial après les États-Unis. Cet accord témoigne des relations étroites que la Chine entretient avec la France et de la confiance que la Chine accorde au système de santé français.
Par ailleurs, deux autres accords signés ouvrent la voie au marché chinois vers de nouveaux produits français, le porc de bière et le porc transformé en protéines. Elles sont le fruit de discussions lancées à Pékin par Marc Fesneau lorsqu’il accompagnait le président de la République Emmanuel Macron, à l’occasion de sa visite d’Etat en Chine en avril 2023.
Concernant l’accès des produits bovins au marché chinois, la France restera vigilante pour parvenir à la levée complète de l’embargo sur l’encéphalopathie spongiforme bovine.
Également signé le 6 mai, l’arrangement administratif relatif à la coopération vitivinicole permettra de promouvoir, structurer et faciliter la coopération dans le secteur vitivinicole en Chine. Il vise à rassembler les acteurs publics, associatifs et privés. Elle couvre plusieurs domaines, comme la protection de la propriété intellectuelle, les normes vitivinicoles, le partage des bonnes pratiques, ou encore l’œnotourisme.
Renouvellement de l’accord administratif tripartite entre la France et la Chine
Dans le cadre de leur collaboration dans le domaine des indications géographiques (IG) agricoles et alimentaires, le ministère français, l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et l’Administration nationale chinoise de la propriété intellectuelle (CNIPA) ont pu renouveler leur accord administratif tripartite. arrangement.
Le renouvellement de cet arrangement est crucial pour faire progresser le commerce, soutenir la croissance économique des IG et lutter pour la protection et la reconnaissance juridiques en Chine comme en France. La Chine va officiellement reconnaître et sauvegarder deux appellations viticoles de Bourgogne, Mâcon et Gevrey Chambertin, début mai. Un programme de travail visant à intégrer d’autres appellations est prévu jusqu’en 2025.
Concernant le vin, la déclaration des présidents souligne l’engagement de la Chine à devenir membre de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) en 2024, ainsi que le soutien de la France à cette démarche à l’occasion du centenaire de l’organisation.
Fesneau a souligné que la signature du 5ème accord avec la Chine montre le sérieux de leurs relations. Il a exprimé sa joie et s’est engagé à renforcer la coopération avec la Chine dans le secteur agricole. “La France continuera à œuvrer pour approfondir les échanges commerciaux avec la Chine dans le secteur agricole, ce qui permettra au marché chinois de s’ouvrir de plus en plus à ses produits agricoles.”
La récente déclaration conjointe sur la coopération agricole entre la France et la Chine soulève des questions quant à son impact sur la lutte de l’Europe contre la Chine, dont les pratiques ne sont pas toujours transparentes. Alors que la coopération bilatérale entre la France et la Chine peut offrir des opportunités économiques et technologiques, elle soulève également des préoccupations en matière de sécurité alimentaire et de normes agricoles.
La coopération agricole entre la France et la Chine pourrait affaiblir la position de l’Europe dans sa lutte contre les pratiques commerciales non transparentes de la Chine. En renforçant leurs liens dans le domaine agricole, la France et la Chine pourraient potentiellement contourner les normes européennes en matière de sécurité alimentaire et d’agriculture durable. Cela pourrait ouvrir la voie à des importations de produits agricoles chinois qui ne respectent pas les mêmes normes strictes que celles en vigueur dans l’Union européenne.
La coopération accrue entre la France et la Chine dans le domaine agricole pourrait compromettre les efforts de l’Europe pour promouvoir la transparence et la responsabilité dans le commerce international. Alors que l’Europe cherche à renforcer ses contrôles sur les importations agricoles pour garantir la sécurité alimentaire et le respect des normes environnementales, une coopération étroite entre la France et la Chine pourrait créer des tensions au sein de l’Union européenne et entraver ses efforts de réglementation.