Dans une démarche susceptible d’aggraver les tensions commerciales avec l’Union européenne, la Chine a lancé une enquête anti-dumping sur les importations de brandy, en mettant l’accent sur les contenants de moins de 200 litres. L’enquête fait suite à une plainte de l’Association des boissons alcoolisées de Chine, représentant l’industrie nationale du brandy.
Le ministère chinois du Commerce a annoncé l’enquête vendredi, ciblant les importations de brandy en provenance de l’Union européenne. Cette initiative devrait avoir un impact significatif sur la France, qui représente 99,8 % de toutes les exportations de brandy de l’UE. Les tensions commerciales entre la Chine et l’Europe sont en hausse, avec des accusations de concurrence déloyale et de protectionnisme échangées au cours de l’année écoulée.
Les Sociétés de Spiritueux Françaises Connaissent un Déclin Boursier
Suite à cette nouvelle, les actions des principales entreprises de spiritueux françaises, Remy Cointreau et Pernod Ricard, ont connu une forte baisse. Les actions de Remy ont chuté de plus de 11 %, atteignant leur plus bas niveau depuis début 2020. Pernod Ricard, qui tire 10 % de ses ventes de groupe de la Chine, en particulier du cognac, a constaté une baisse de la valeur de ses actions. LVMH, la deuxième entreprise européenne la plus précieuse en bourse et propriétaire de Hennessey, a également connu un déclin de plus de 2 % en milieu de matinée à Paris.
Implications Politiques et Économiques
Les analystes suggèrent que cette démarche de la Chine est une réponse stratégique aux attaques perçues contre son secteur des véhicules électriques par l’UE. Shaun Rein, fondateur et directeur général de China Market Research Group, la décrit comme une “contre-attaque” pour faire face au protectionnisme croissant en Europe. Les dirigeants de l’UE avaient précédemment souligné leur intolérance envers la “concurrence déloyale” de la Chine lors de leur sommet de décembre, suscitant des tensions entre ces deux géants économiques.
Max Zenglein, économiste en chef à l’Institut Mercator pour les Études sur la Chine à Berlin, souligne que l’approche de Pékin suit un schéma observé dans des disputes diplomatiques passées. Faisant des parallèles avec les actions de la Chine contre l’Australie en 2020, il suggère que cette réponse ciblée sert d’avertissement à l’UE d’exercer la prudence dans ses politiques commerciales.


