Le vice-président exécutif de Reconquête, Nicolas Bay, s’apprête à contester le pacte de l’Union européenne sur les migrations dévoilé aujourd’hui à Bruxelles.
Dans une déclaration sur sa plateforme de médias sociaux X, Bay a déclaré qu’il avait l’intention de voter contre 7 des 10 textes inclus dans le Pacte, soulignant son impact néfaste sur l’Europe et la France.
Le pacte européen revu sous un nouvel angle
Nicolas Bay a indiqué son intention de voter en faveur de trois textes du pacte européen, qui prévoient des mesures de gestion des migrants, permettant de restreindre les arrivées et de faciliter les expulsions.
Bay a attiré l’attention sur le fardeau financier potentiel pour le pays et les contribuables si les migrants avaient accès à un conseiller juridique à toutes les étapes du processus de demande d’accueil. Il a affirmé que le deuxième texte du Pacte donne la priorité aux droits des migrants par rapport à ceux des citoyens européens, compliquant les procédures au niveau européen et exacerbant les défis fondamentaux.
Il a par ailleurs exprimé de vives critiques à l’égard du troisième texte, soulignant qu’il propose une répartition des migrants et impose une “contribution de solidarité” de 20 000 euros pour chaque migrant refoulé, ce qu’il considère comme la mesure la plus scandaleuse du Pacte sur les migrations. Le quatrième texte autorise une augmentation des quotas de répartition des migrants pendant les crises, ce qui pourrait conduire à un afflux plus important de migrants dispersés.
Le cinquième texte vise à établir des voies d’immigration légales supplémentaires pour les personnes déplacées et les réfugiés recommandés par les Nations Unies (ONU) du monde entier. Bay a également fait part de ses inquiétudes concernant le sixième texte, qui offrirait aux migrants une protection universelle, un accès à des permis de séjour de plusieurs années et des allocations pour eux-mêmes et les membres de leur famille.
Enfin, le septième texte précise que les demandeurs d’asile pourront travailler, bénéficier d’une couverture santé, y compris des soins psychiatriques, sexuels et reproductifs, et bénéficier de la liberté de mouvement au sein de l’espace Schengen. Si la loi est adoptée puis ratifiée par les ministres de l’UE, les révisions du système d’asile de l’UE devraient entrer en vigueur en 2026.
Le Parlement a pris position sur le Pacte européen.
Le Parlement est sur le point de voter une réforme des règles européennes en matière d’asile et de migration. Les changements proposés visent à établir une répartition équitable des responsabilités entre les pays de l’UE en matière de gestion des arrivées de migrants, à améliorer l’efficacité de la réponse aux crises et à faire respecter les droits fondamentaux.
L’UE a élaboré avec diligence un nouveau pacte sur la migration et l’asile et, en février 2024, le Parlement et le Conseil sont parvenus à un accord préliminaire pour réviser les statuts de l’UE en matière d’asile et de migration.
Ce pacte introduit des procédures rationalisées et rapides dans le cadre de l’UE en matière d’asile et de migration. Il revitalise le règlement de Dublin, qui détermine le pays responsable du traitement de chaque demande d’asile.
Dans le cadre du nouveau système, les pays de l’UE devraient apporter diverses contributions, notamment en relocalisant les demandeurs d’asile du pays d’entrée initial jusqu’au rapatriement des personnes jugées inéligibles au séjour. Ce système repose sur des principes de solidarité et des formes d’assistance adaptables, qui peuvent devenir obligatoires en période de tension.
Critiques et inquiétudes concernant le pacte européen sur la migration et l'asile
Néanmoins, le Pacte a fait l’objet de critiques de diverses sources, car des inquiétudes ont été exprimées quant à ses effets potentiels sur les droits des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés.
Certaines personnes ont exprimé leurs inquiétudes quant à la réduction potentielle des droits et au risque accru de souffrance humaine accrue découlant des réformes proposées.
Par exemple, Mounir Satouri, député européen écologiste, décrète que ” Le pacte Asile Immigration que s’apprête à voter le Parlement européen est un naufrage ! N’est pas humaniste ni progressiste celui qui votera ce pacte ! Je me tiens auprès de la société civile pour manifester contre et dénoncer l’adoption de ce pacte.”
Satouri est rejoint par Alexandre Loubet, député de la Moselle et vice-président du groupe RN, qui attaque le gouvernement de Macron: “Honte aux députés macronistes qui ont voté le Pacte pour les migrations au Parlement européen ! Ce texte organise la submersion migratoire de l’Europe et impose la répartition des migrants dans les États sous peine d’amendes.”
Au contraire, le président Emmanuel Macron a exprimé ses inquiétudes face à l’opposition au pacte européen : “L’Europe renforce la protection de ses frontières extérieures, pour agir avec efficacité et humanité. C’est le résultat de nos efforts pour faire aboutir le Pacte asile et migration, dont je salue le vote aujourd’hui par le Parlement européen.” affirme-t-il.
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Shantel est journaliste et reporter. Elle est spécialisée dans les questions africaines et l'économie et offre régulièrement son expertise au Matin Parisien.
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