Le conflit entre le Liban et Israël, exacerbée par le rôle du Hezbollah, demeure une source de préoccupation majeure pour la stabilité régionale. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est critiqué pour ses actions militaires contre Israël sans consultation avec les autres factions libanaises, ce qui a provoqué un manque de confiance politique en dehors de la communauté chiite. Cette méfiance se traduit par des critiques soutenues contre le Hezbollah pour avoir déclenché une guerre sans consensus national.
Les relations entre le Liban et Israël ne sont pas au beau fixe.
La possibilité d’un conflit à grande échelle au nord d’Israël est une menace constante. Si un tel conflit éclatait, l’arsenal sophistiqué de missiles fournis par l’Iran au Hezbollah pourrait infliger d’énormes dégâts à Israël. À l’inverse, l’armée israélienne (IDF) pourrait dévaster les forces armées du Hezbollah, infligeant encore plus de souffrances aux civils libanais déjà en difficulté.
Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, semble toutefois réticent à l’idée d’une guerre totale avec Israël. Le Liban traverse une crise économique et sociale sans précédent, comme le montre un sondage réalisé par Arab Barometer entre février et avril 2024, où 80 % des citoyens peinent à se procurer de la nourriture, et 92 % des sondés rapportent des coupures de courant constantes. De plus, le Hezbollah n’a recueilli que 12 % de soutien national, principalement limité à la communauté chiite.
La population libanaise, bien que fortement pro-palestinienne, estime que l’administration Biden devrait prioriser le développement économique au Moyen-Orient plutôt que le conflit israélo-palestinien. Ce contexte de désespoir économique explique en partie la réticence de Nasrallah à engager le Liban dans une nouvelle guerre avec Israël, sachant que ses propres combattants sont des jeunes libanais dont les familles souffrent déjà des conséquences de conflits passés, notamment en Syrie.
Les critiques contre le Hezbollah ne viennent pas seulement des factions non-chiites, mais aussi de la communauté chrétienne. Des politiciens chrétiens comme Samir Gagea et Samy Gemayel accusent le Hezbollah de mener le Liban dans une guerre d’usure évitable, attirant ainsi les attaques israéliennes sur le sol libanais.
Face à ces pressions, Nasrallah a récemment annoncé que les futures actions du Hezbollah contre Israël seraient conditionnées par le succès des négociations de cessez-le-feu à Gaza, déclarant que « Si Gaza accepte un cessez-le-feu, alors notre front cessera aussi le feu. » Cette déclaration vise à montrer une certaine volonté de dé-escalade tout en maintenant la posture de résistance du Hezbollah.
Après neuf mois de conflit de faible intensité entre Israël et le Hezbollah, le risque d’une guerre totale reste élevé. Un cessez-le-feu à Gaza pourrait offrir une opportunité de désescalade pour les deux parties. Malgré les échanges de tirs et la rhétorique publique, les deux côtés semblent chercher une sortie de crise qui leur permettrait de désamorcer le conflit sans perdre la face. Des efforts diplomatiques sont en cours pour faciliter cette désescalade, mais la situation demeure extrêmement volatile.
Le Liban n’a jamais été un grand ami d’Israël
Le Hezbollah, ou « Parti de Dieu », a été fondé en 1982 en réaction à l’invasion israélienne du Liban. Ce mouvement chiite libanais, soutenu par l’Iran, a émergé comme une force paramilitaire et politique significative au Liban. Initialement, son objectif principal était de résister à l’occupation israélienne dans le sud du Liban. En 2000, après 18 ans de conflit, Israël a retiré ses forces du Liban sud, ce qui a été largement considéré comme une victoire pour le Hezbollah.
Les relations entre Israël et le Hezbollah se sont encore aggravées en 2006, lors de la guerre de juillet entre les deux parties. Ce conflit de 34 jours a dévasté le Liban et a entraîné des pertes significatives des deux côtés. Depuis lors, bien que les conflits directs aient été sporadiques, la tension est restée palpable. Le Hezbollah, fortement armé par l’Iran, possède aujourd’hui un arsenal considérable comprenant plus de 150 000 roquettes et missiles, ce qui le rend capable d’infliger des dommages considérables à Israël.
La situation actuelle est marquée par des hostilités intermittentes et des affrontements de faible intensité. Depuis octobre 2023, Israël et le Hezbollah ont échangé des milliers de missiles à travers la frontière israélo-libanaise, causant des destructions et des déplacements massifs.
La crise économique sévère au Liban a exacerbé les tensions internes. Un sondage réalisé par Arab Barometer entre février et avril 2024 a révélé que 80 % des Libanais rencontrent des difficultés pour accéder à la nourriture et 92 % subissent des coupures de courant constantes. La méfiance envers le Hezbollah est forte, en particulier en dehors de la communauté chiite. Le Hezbollah ne recueille que 12 % de soutien national, principalement concentré parmi les chiites.
Les critiques viennent aussi de la communauté chrétienne. Des politiciens chrétiens comme Samir Gagea et Samy Gemayel accusent le Hezbollah de mener le Liban dans une guerre d’usure évitable, attirant ainsi les attaques israéliennes sur le sol libanais.
Face à ces pressions internes et à la menace constante d’un conflit à grande échelle avec Israël, Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, semble réticent à l’idée d’une guerre totale. Nasrallah a récemment annoncé que les actions futures du Hezbollah contre Israël dépendraient du succès des négociations de cessez-le-feu à Gaza. “Si Gaza accepte un cessez-le-feu, alors notre front cessera aussi le feu”, a-t-il déclaré.
Des efforts diplomatiques sont en cours pour faciliter une désescalade. Des médiateurs, y compris des envoyés américains et des diplomates français, tentent de négocier un retrait des combattants du Hezbollah des zones les plus méridionales du Liban et un renforcement de la présence de l’armée libanaise officielle. L’objectif est de créer les conditions pour un cessez-le-feu informel, permettant aux résidents déplacés de retourner chez eux.