Les Gardiens de la Révolution iranienne ont revendiqué des attaques contre le “quartier général d’espionnage” d’Israël dans la région autonome du Kurdistan en Irak, ainsi que des frappes en Syrie contre l’État islamique.
Attaque contre le “quartier général d’espionnage” d’Israël en Irak
Les Gardiens de la Révolution iranienne ont annoncé tard lundi soir avoir attaqué le prétendu “quartier général d’espionnage” d’Israël dans la région semi-autonome du Kurdistan en Irak. Selon les médias d’État, ces frappes interviennent en réponse aux “atrocités récentes du régime sioniste”, causant la mort de commandants des Gardiens et de l’Axe de la Résistance.
Les Gardiens de la Révolution iranienne ont déclaré dans un communiqué : “En réponse aux récentes atrocités du régime sioniste, entraînant la mort de commandants des Gardiens et de l’Axe de la Résistance… l’un des principaux quartiers généraux d’espionnage du Mossad dans la région du Kurdistan en Irak a été détruit par des missiles balistiques.”
La vérification indépendante de ce rapport par Reuters n’a pas été possible, et les responsables du gouvernement israélien n’étaient pas joignables pour commenter immédiatement.
Réponse irakienne et condamnation des actions iraniennes
Le gouvernement irakien a condamné mardi l'”agression” de l’Iran à Erbil, qui a entraîné des victimes civiles dans des zones résidentielles, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du pays. L’Irak prendra toutes les mesures légales contre ces actions, considérées comme une violation de la souveraineté de l’Irak et de la sécurité de son peuple, y compris le dépôt d’une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, a déclaré le communiqué.
Promesse de vengeance de l’Iran et condamnation américaine
L’Iran avait promis de se venger de la mort de trois membres des Gardiens en Syrie le mois dernier, dont un commandant supérieur des Gardiens qui avait servi de conseiller militaire. Depuis l’attaque du 7 octobre par les combattants du Hamas sur le territoire israélien et les campagnes de bombardements israéliens subséquentes à Gaza et au Liban, plus de 130 combattants du Hezbollah soutenu par l’Iran ont été tués dans les hostilités.
Les États-Unis ont condamné les attaques près d’Erbil, les qualifiant de “irréfléchies”, mais ont indiqué qu’aucune installation américaine n’avait été visée et qu’il n’y avait pas de victimes américaines. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré dans un communiqué : “Nous suivons les missiles, qui ont touché le nord de l’Irak et le nord de la Syrie. Aucun personnel ou installation américain n’a été visé.”
Réaction du Premier ministre kurde irakien et pertes civiles à Erbil
Le Premier ministre kurde irakien, Masrour Barzani, a condamné l’attaque d’Erbil comme un “crime contre le peuple kurde”. Au moins quatre civils ont été tués et six blessés dans les frappes sur Erbil, selon le conseil de sécurité du gouvernement du Kurdistan, qualifiant l’attaque de “crime”.
Le riche homme d’affaires kurde Peshraw Dizayee et plusieurs membres de sa famille figurent parmi les victimes, tués lorsqu’au moins une roquette s’est écrasée sur leur maison, ont déclaré des sources sécuritaires et médicales irakiennes. Dizayee, proche du clan Barzani au pouvoir, possédait des entreprises à l’origine de grands projets immobiliers au Kurdistan.
Iran, Israël, et les enjeux régionaux
L’Iran a par le passé mené des frappes dans la région nord du Kurdistan en Irak, affirmant que la zone est utilisée comme base par des groupes séparatistes iraniens ainsi que par des agents de son ennemi juré, Israël. Bagdad a tenté de répondre aux préoccupations iraniennes concernant les groupes séparatistes dans la région frontalière montagneuse, en déplaçant certains membres dans le cadre d’un accord de sécurité conclu avec Téhéran en 2023.