Les Conversations organisées dans le cadre de la 21ème édition du Festival International du Film de Marrakech ont débuté, le samedi 30 novembre, par une rencontre magique avec l’américain Tim Burton, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma mondialement connu, à l’origine de chefs-d’œuvre comme Les Noces Funèbres, Edward aux Mains d’Argent, Alice au Pays des Merveilles, Beetlejuice Beetlejuice, Charlie et la Chocolaterie ou encore Batman…
L’homme qui en « enjolivé » le film d’horreur et qui a instauré la romance et la tristesse même dans des films sombres s’est prêté au jeu et a passé deux heures à répondre aux questions de l’éminent critique cinématographique Gérard Lefort, avant de répondre aux nombreuses questions de journalistes et d’un public de jeunes étudiants et amoureux du 7ème art.
Tim Burton ne s’est pas fait avare de paroles, il a même livré certains aspects de sa vie privée de sa propre vision du monde et du cinéma d’hier et d’aujourd’hui.
Tim Burton est une remise en question pour le monde du cinéma
Connu et reconnu pour un esprit libre, repoussant les limites du cinéma et de l’animation, Tim Burton s’est forgé, à travers les années et les films, une signature unique, propre à son génie.
Le réalisateur s’est exprimé sur sa vision très spéciale du cinéma et de la créativité et, mais aussi de sa grande admiration d’acteurs comme Johny Depp, à qui il a confié des rôles principaux dans plusieurs films comme : Sweeney Todd, le Diabolique Barbier de Fleet Street, Charlie et la Chocolaterie, Alice au Pays des Merveilles, Edward aux mains d’argent…
« J’aime les acteurs qui n’ont pas peur de mettre un masque, un maquillage ou des tenues qui les transforment entièrement. J’aime celles et ceux qui ne cherchent pas uniquement des rôles qui mettent leur physique et leur beauté en avant. Johny est méconnaissable dans Edward aux mains d’argent par exemple et il ne s’est même pas posé de question. Il a plongé dans le caractère, dans tous les caractères que je lui ai confié et j’aime cette philosophie et ce dévouement » dit-il.
Tim Burton n’est pas qu’un réalisateur, il est cet extraterrestre qui essaye, à travers des films de fiction, de démontrer les différentes facettes du bien et du mal. Les héros de ses films ont une histoire, les « méchants » aussi.
Les personnages des films de Tim Burton représentent tous des côtés obscurs, une valse entre le comique et le gothique, entre le classique et l’excentrique, mais le réalisateur a toujours cherché à raconter leurs propres histoires, dans une tentative d’expliquer, ou de comprendre, la naissance du mal… Naît-on méchant ou le devient-on ? Une sorte d’éternel débat entre Jean-Jacques Rousseau et Baudelaire !
« Je me reconnais dans tous mes personnages, bons et / ou mauvais. Cela dépend des jours ! Je ne pense pas pouvoir choisir un que je préfère aux autres. Ils font tous partie de moi »
Anticonformisme et anti normalité se combinent chez Tim Burton, offrant à son très large public une vision hors normes qui invite non seulement à la réflexion, mais aussi à la remise en question de tout ce que nous appelons « NORMAL ».
Tim Burton: extraterrestre ou vampire?
Interrogé sur cet aspect, Tim Burton a tout simplement réponse : « Je regarde de très beaux films, très réalistes et loin de toute fiction ou effet spéciaux et je suis en totale admiration devant tant de génie, mais je sais que je ne pourrai jamais faire pareil. Mon cerveau ne fonctionne tout simplement pas de la même manière ».
Le réalisateur qui avait déclaré dans une interview qu’il était un vampire qu’on tue plusieurs fois et qui ressuscite a été interpellé par Le Parisien Matin sur ce qui a ce pouvoir de le tuer et qui peut le ressusciter. Il a souri en répondant : « Heureusement que rien ni personne ne peut me tuer (Rires) car il y aura toujours quelqu’un ou quelque chose de positifs qui me permettront de me remettre sur mes pieds, quand ceux qui essayent de me nuire me penseront à terre. La vie est faite ainsi ».
Aux étudiants présents dans la salle, Tim Burton a livré plusieurs messages poignants sur le parcours du combattant qu’ils doivent mener et sur l’importance de s’accrocher à ses rêves et ne pas abandonner son essence pour suivre les tendances et percer.
« Je n’ai pas fait d’école de réalisation, j’ai suivi mon rêve et je n’ai rien lâché. Cela prend beaucoup plus de temps, mais croyez-moi, cela en vaut largement la peine ».