Caroline Roose est députée européenne pour Les Écologistes. Cette grande défenseuse de la biodiversité et du vivant revient sur son parcours et évoque son ressenti quelques jours avant le premier tour des élections législatives.
Comment Caroline Roose a rejoint Les Écologistes ?
Je suis élue députée européenne depuis 2019. Il s’agit de mon premier mandat au sein du Parlement européen.
En détails, en 2019, à la suite d’un accord entre l’Alliance écologiste indépendante dont je faisais partie et Europe Écologie Les Verts, j’ai été candidate en huitième position sur la liste menée par Yannick Jadot pour les élections européennes.
La liste ayant obtenu 13 % des suffrages exprimés, j’ai été élue. Ensuite, j’ai quitté l’Alliance écologiste indépendante car je ne me sentais plus dans ma famille politique. J’ai rejoint les écologistes au début de l’année 2021.
Quels sujets Caroline Roose a pu porter dans le cadre de la campagne des élections européennes ?
J’ai porté les sujets sur lesquels j’ai travaillé et combattu au Parlement européen pendant 5 ans. C’est-à-dire la préservation de la mer et des océans ou encore la préservation des pêcheurs artisans.
Il existe un fossé énorme entre la pêche artisanale et la pêche industrielle. En effet, ils sont en concurrence et il y a une répartition inégale des quotas de pêche.
J’ai notamment défendu la protection des fonds marins, avec la problématique de l’exploitation.
D’ailleurs, contrairement à ce que l’on entend, les océans représentent un plus grand puits de carbone que la forêt Amazonienne. Nous ne parlons pas suffisamment de ce sujet.
La condition animale est également un de mes combats. Il s’agit-là d’une thématique oubliée de cette campagne des européennes. L’élevage, la souveraineté alimentaire ou encore la sécurité alimentaire sont des sujets qui ont été évoqués mais pas la condition animale. Et pourtant, cette thématique est liée aux élevages, mais aussi a bien d’autres débats.
Par exemple, on va investir des milliards d’euros dans le développement de l’aquaculture au détriment des populations en développement. En effet, on va pêcher une espèce en Afrique de l’Ouest qui va être transformée en farine de poissons pour élever nos poissons d’élevage. C’est un non-sens.
Tous ces sujets me parlent depuis toujours. Adolescente, déjà, j’allais faire des manifestations devant le parc aquatique Marineland d’Antibes ou encore je donnais de mon temps à la SPA.
Selon Caroline Roose, comment peut-on expliquer le faible score des Écologistes aux élections européennes ?
L’écologie n’a pas du tout été mise en avant au cours des élections européennes. Sans compter la condition animale, complètement oubliée des sujets abordés. Tout cela me chagrine beaucoup.
On a beaucoup parlé des sujets relatifs à Gaza et à la guerre en Ukraine mais pas des sujets européens. Mon impression est que l’on a été face à une campagne nationale. Dans un sens, ça ressemblait à une préparation aux élections de 2027.
Aussi, lors des dernières élections, l’abstention était énorme. Et, selon moi, cela s’explique par exemple par un manque d’informations données au citoyen. Pour vous donner un ordre d’idée, sur le terrain, j’ai pu constater que les gens ne savaient pas à quoi servait un député européen. Ils ont besoin de savoir. Ne serait-ce que d’avoir des informations sur les Fonds européens qui servent aux territoires.
Quels sont les sujets forts du programme du Front Populaire en matière d’écologie ?
Pour l’instant, malheureusement, je m’occupe davantage de soutenir les candidats plutôt que de suivre de près la campagne. Et sachant que je suis en transition au Parlement, en train de faire mes cartons, c’est compliqué pour moi.
Mais je peux par exemple parler de la volonté de mettre en valeur les sujets liés à l’inflation et au pouvoir d’achat. Il y a une vraie problématique d’augmentation des prix de l’électricité et du gaz.
Aussi, concernant la condition animale, la fin des élevages intensifs est proposée.
Quel est l’état d’esprit de Caroline Roose à l’approche des élections législatives ?
Je regarde les sondages et je vois que l’on est au coude-à-coude avec le Rassemblement National… En réalité, je ne peux que conseiller aux citoyens d’aller voter. Si, nous avons Jordan Bardella aux manettes, ça va sincèrement être compliqué.
Sachez que pendant 5 ans, au Parlement européen, nous avons vu des choses inconcevables concernant le Rassemblement National. Le RN affirme des choses et fait tout le contraire. Par exemple, aujourd’hui le parti dit défendre la pêche artisanale, alors que ils n’ont pas voté pour au Parlement Européen.