Élections législatives: En juin 2024, les électeurs ont voté pour les députés qui représenteraient leur circonscription.
Les résultats ne sont pas forcément ce qu’ils espéraient. Le Rassemblement National domine ce premier tour avec 33,2% des votes.
Des élections législatives dominées par le mécontentement des électeurs vis-à-vis du gouvernement actuel.
Trois semaines après l’annonce soudaine de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le premier tour des élections législatives révèle une forte poussée du Rassemblement National (RN).
Le RN et ses alliés se sont imposés avec 33,2% des voix, selon une estimation Ipsos-Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24, RFI et LCP. Le camp présidentiel, quant à lui, n’a obtenu que 21%, se plaçant en troisième position, loin des 25,75% atteints lors des précédentes législatives. Pour Emmanuel Macron et ses partisans, la majorité relative de 2022 semble désormais lointaine. La coalition Ensemble pour la République (Renaissance-MoDem-Horizons) ne pourrait se qualifier pour le second tour que dans 290 à 330 circonscriptions.
Les Républicains, qui ont refusé toute alliance avec le RN et rejeté les orientations d’Eric Ciotti, subissent également un recul significatif. Avec seulement 10% des suffrages, contre 13,62% en 2022, leurs candidats devront se battre pour conserver quelques fiefs, se maintenant dans 70 à 90 circonscriptions selon Ipsos-Talan.
Déroute à l’Extrême Droite et Gauche Radicales
Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, connaît une défaite amère avec seulement 0,7% des voix, bien en deçà des 4,24% obtenus en 2022. Les candidats d’extrême gauche récoltent 1,2% des suffrages au niveau national, tandis que la droite souverainiste stagne à 0,2%.
La campagne législative, entamée après la dissolution du 9 juin, a été marquée par de nombreuses négociations. La gauche a rapidement trouvé un accord sur un programme et des candidatures communes, redonnant du poids au Parti socialiste face à La France insoumise, dominante en 2022. Les Républicains, de leur côté, ont été secoués par la décision controversée d’Eric Ciotti de s’allier avec le RN, entraînant une crise interne et des procédures d’exclusion non abouties.
Au sein de la coalition présidentielle, la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron a été une décision douloureuse, exacerbée par la défaite aux européennes. De nombreux candidats ont choisi de ne pas s’afficher aux côtés du président, craignant d’être associés à son image. Certaines figures de la majorité sortante, telles que Gabriel Attal et Edouard Philippe, ont pris leurs distances. La division était également palpable sur l’attitude à adopter en cas de duel RN-NFP au second tour.
Les élections législatives se solderont-elles par un succès du Rassemblement National?
Les dernières élections législatives ont vu le Rassemblement National (RN) réaliser une percée spectaculaire, redéfinissant le paysage politique français. Ce résultat traduit une montée en puissance significative du RN, répondant aux préoccupations socio-économiques et sécuritaires d’une partie croissante de l’électorat.
Pour tenter de contrer cette montée en puissance du RN, les dirigeants du Nouveau Front populaire, dont Jean-Luc Mélenchon, ont fait appel à un front républicain. Cette stratégie vise à unir les électeurs du centre et de la gauche contre le RN. Toutefois, l’efficacité de ce front est de plus en plus remise en question. À chaque élection, son impact semble diminuer, rendant l’issue des triangulaires et des duels encore plus incertaine.
Avec seulement 21% des voix, le camp présidentiel se retrouve en troisième position, loin derrière ses résultats de 25,75% obtenus lors des dernières législatives. La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, censée revitaliser son camp, semble avoir eu l’effet inverse. La majorité relative de 2022 paraît désormais hors de portée, compliquant les perspectives de la coalition Ensemble pour la République.
Le succès du RN aux élections législatives témoigne d’une transformation profonde de l’électorat français, qui semble de plus en plus attiré par des solutions radicales face aux défis actuels. Les thèmes de l’immigration, de la sécurité et de la souveraineté nationale, au cœur du programme du RN, trouvent un écho grandissant parmi les électeurs en quête de réponses claires et fermes.
Vers le Second Tour
Avec le RN en tête, le second tour sera crucial. Le parti pourrait s’approcher de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, un objectif essentiel pour Jordan Bardella, qui pourrait alors prétendre au poste de Premier ministre. La capacité du RN à consolider son succès dépendra en partie des désistements et des alliances de dernière minute. La date limite de dépôt des listes pour le second tour, fixée au mardi suivant le premier tour, sera donc déterminante.
Le triomphe du Rassemblement National lors de ces élections législatives représente un bouleversement majeur pour la politique française. Alors que le front républicain perd de son efficacité et que le bloc centriste lutte pour retrouver sa dynamique, le RN semble en position de force pour transformer son succès au second tour. Ce nouveau chapitre de la vie politique française pourrait redéfinir les équilibres et les alliances pour les années à venir, plaçant le RN au cœur du jeu politique.