Le gouvernement français a annoncé son intention de réduire le budget de cette année de 10 milliards d’euros supplémentaires en raison d’une croissance économique plus faible, rendant ses stratégies fiscales précédentes irréalisables. La décision intervient alors que la majeure partie de l’Europe lutte contre une performance économique morose, la France projetant une modeste expansion de 1 % pour l’année, selon les prévisions révisées du gouvernement publiées lundi. Ce chiffre est notablement inférieur à la projection initiale de 1,4 %, qui avait servi de base au budget 2024.
Mesures fiscales plus strictes imposées
Lors d’une conférence de presse dévoilant les nouvelles mesures, le ministre des Finances Bruno Le Maire a souligné la nécessité de réduire les dépenses en réponse à la diminution des recettes fiscales résultant de la croissance économique morose. Le budget 2024, qui incluait déjà environ 16 milliards d’euros de réductions principalement issues de la suppression progressive des subventions énergétiques, subira de nouvelles réductions pour respecter l’engagement de réduire le déficit budgétaire à 4,4 % cette année. Notamment, Le Maire a assuré qu’il n’y aurait pas de hausses d’impôts pour combler le déficit, s’alignant sur la position politique constante adoptée par l’administration du président Emmanuel Macron depuis 2017.
Répartition des réductions et projections futures
La moitié des 10 milliards d’euros de réductions seront issues des ministères gouvernementaux, comprenant des réductions de dépenses en matière de recrutement, d’approvisionnement, de déplacements et de dépenses administratives. La portion restante sera obtenue en réduisant divers programmes, tels que les subventions pour les rénovations domiciliaires visant à réduire les émissions de carbone et les initiatives d’aide internationale. Notamment, les allocations pour la santé et les gouvernements locaux seront protégées de ces mesures d’austérité. Cependant, si des économies supplémentaires sont jugées nécessaires, une proposition de budget révisée pourrait être introduite à l’été.
Implications économiques et défis politiques
La détérioration des perspectives économiques présente des défis pour le président Macron, dont le programme politique a priorisé la stimulation de la croissance et la lutte contre le chômage depuis son élection en 2017. Malgré la mise en œuvre de réformes favorables aux entreprises et des dépenses importantes pendant la pandémie et la crise énergétique, la faible performance économique a entravé les progrès dans la réduction du chômage, qui est passé de 7,1 % à 7,5 % entre la fin de 2022 et 2023. De plus, les finances publiques ont subi une dégradation, suscitant des inquiétudes de la part des agences de notation. Fitch a déjà dégradé la note de la France, mettant en lumière la difficulté historique des gouvernements français à mettre en œuvre des coupes budgétaires substantielles face à la résistance aux réformes structurelles.