LFI: Aly Diouara, candidat de La France insoumise, se présente aux élections législatives dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, succédant à Raquel Garrido. Fonctionnaire territorial à la mairie de Drancy et très engagé dans le milieu associatif, Diouara suscite des controverses en raison de ses positions sur des questions de race, de sexisme et de communautarisme.
Aly Diouara est un candidat qui prose problème pour LFI
Dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, le retrait de Raquel Garrido ouvre la voie à Aly Diouara, le candidat de La France insoumise, pour tenter de rejoindre l’Assemblée nationale. Diouara est une figure controversée en raison de ses positions sur des questions de race, de sexisme et de communautarisme.
Le mercredi 3 juillet, à deux jours de la fin de la campagne, la tension est palpable au marché populaire de La Flèche à Bobigny. Les deux candidats qualifiés pour le second tour, Aude Lagarde de l’UDI et Aly Diouara du Nouveau Front populaire (NFP), se livrent une bataille acharnée. Les militants des deux camps distribuent des tracts à quelques mètres les uns des autres, provoquant des échanges tendus.
Aly Diouara, fonctionnaire territorial à la mairie de Drancy, est très impliqué dans le milieu associatif de Seine-Saint-Denis. Il s’est présenté à plusieurs élections, affirmant vouloir mettre les habitants du département au centre du débat politique. Lors des dernières élections européennes, il a soutenu la liste de La France insoumise, mais ses positions ont suscité des controverses. Il a notamment qualifié Raphaël Glucksmann de “candidat sioniste” et ciblé plusieurs personnalités juives de gauche.
Engagé pour la cause palestinienne, Diouara fait souvent référence à Israël et aux Juifs. Sur Twitter, il critique également le manque de représentation des minorités en politique. Ses discours pendant la pandémie, visibles sur les réseaux sociaux, ont parfois des tonalités complotistes.
L’investiture d’Aly Diouara par La France insoumise, en remplacement de Raquel Garrido, a suscité des interrogations. Garrido, écartée de l’investiture, a dénoncé cette décision, qualifiant Diouara de “pseudo insoumis” et soulignant son emploi à la mairie de Drancy.
Diouara est également cofondateur et président du collectif citoyen “La Seine-Saint-Denis au cœur”, qui vise à placer les habitants au centre des débats politiques. En 2022, il s’était présenté aux législatives sous la bannière de son collectif, obtenant 8,7 % des suffrages.
Propos Controversés
Certains de ses tweets passés ont refait surface. Lors de la campagne des européennes, il s’est opposé au Parti socialiste de Raphaël Glucksmann, appelant à rejeter les discours de certains dirigeants locaux. En août 2022, il a critiqué des responsables socialistes et insoumis, faisant référence à la conférence de Berlin de 1884-1885, en utilisant un langage provocateur.
Avec des positions aussi clivantes, Aly Diouara reste un candidat dont l’investiture par La France insoumise soulève des questions et des débats au sein du parti et au-delà.
LFI se tire une balle dans le pied avec ce candidat
La coalition ambitieuse entre La France Insoumise (LFI), le Parti Socialiste, les Écologistes, le Parti Communiste et le NPA a rapidement montré des signes de tension. Cette alliance, formée pour contrer l’extrême droite, a vu ses premières fissures avec la publication de la liste des candidats pour les élections législatives par le Nouveau Front Populaire. Bien qu’il ait été convenu que tous les députés sortants seraient réinvestis, certains élus insoumis comme Alexis Corbière et Raquel Garrido ont été écartés, provoquant des accusations de “purge” orchestrée par Jean-Luc Mélenchon.
Ce remplacement suscite des interrogations non seulement en raison des liens de Diouara avec l’UDI, mais aussi à cause de ses prises de position controversées sur les réseaux sociaux.
Aly Diouara, fonctionnaire territorial est connu pour son engagement associatif dans le département. Cependant, ses activités en ligne montrent une obsession pour les “Juifs” et les “Blancs”. Ses propos sur Israël et les Juifs, ainsi que ses critiques acerbes contre les personnalités blanches de la gauche, ont attiré des accusations de racisme et de communautarisme.
Il est également critiqué par Mathieu Molard, co-chef de Street Press, qui déplore que derrière le personnage socialiste de Diouara, de nombreuses associations voient leurs subventions réduites, comme l’association ASAD, qui promeut l’éducation des enfants.
Une Représentation des Minorités Problématique
La candidature d’Aly Diouara illustre les défis et les risques associés à la représentation des minorités dans la politique. Bien que son engagement pour la cause palestinienne et les questions de race puisse mobiliser une partie de l’électorat, ses discours polémiques et ses attaques personnelles risquent de diviser davantage LFI et d’affaiblir sa crédibilité. En promouvant un candidat aussi controversé, LFI pourrait se tirer une balle dans le pied en aliénant une partie de ses soutiens traditionnels et en fournissant des munitions à ses adversaires politiques.
La stratégie de LFI avec la candidature d’Aly Diouara pourrait s’avérer doublement dangereuse : non seulement elle expose le parti à des critiques internes et externes, mais elle pourrait aussi compromettre l’objectif de la coalition de gauche de présenter un front uni contre l’extrême droite. Les prochains jours de la campagne seront cruciaux pour voir si cette décision audacieuse portera ses fruits ou si elle mènera à un affaiblissement permanent de la position de LFI dans le paysage politique français.