Lundi, a sonné le grand départ pour le fleuron de la marine française. Le porte-avions était maintenu à quai pour des travaux qui consistaient à moderniser l’ensemble des technologies du bateau. C’est donc hier que la mission Akila a été lancée, elle aura une durée de 6 semaines et se fera pendant 2 semaines en coopération avec l’Otan.
Un porte-avions historique
C’est depuis le port de Toulon que le Charles-de-Gaulle a appareillé, embarquant à bord 1900 membres d’équipage ainsi que ses fameux avions de chasse Rafale Marine. Dans ses déplacements le porte-avions a été escorté par le plus grand groupe aéronaval d’Europe, constitué d’un sous-marin nucléaire d’attaque, de frégates spécialisées et d’un ravitailleur.
Mais le retour en mer du plus grand bâtiment de la marine française n’est pas une simple démonstration militaire puisque la flotte est partie en mission pendant 6 semaines, dont 2 sous le contrôle opérationnel de l’Otan, signifiant une réelle implication du Charles-de-Gaulle dans les différentes opérations de l’alliance.
Ce porte-avions, c’est un symbole de l’investissement de la France dans l’Otan
Les deux semaines de mission avec l’Otan vont se dérouler du 26 avril au 10 mai et regrouperont des bâtiments de 15 nations alliées comme ceux des États-Unis, de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Italie. Durant cette période, les nations seront dirigées par un vice-amiral américain. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a tout de même voulu assurer que « la France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l’Otan ».
Mais au-delà des intérêts militaires et stratégiques, cette mission montre également le réinvestissement de la France au sein de l’Otan. En témoignera notamment l’accueil à bord du porte-avions de la conférence des 32 ambassadeurs des pays membres de l’Otan. Cette réunion est un évènement car c’est la première fois qu’elle se déroulera dans le Charles-de-Gaulle.
En plus de réaffirmer sa position au sein de l’alliance, la France rappelle une nouvelle fois son positionnement vis-à-vis de la guerre en Ukraine. En effet, la mission Akila a pour but premier de « renforcer la posture défensive et dissuasive » européenne et de « contribuer à la sécurité collective », explique le ministre des Armées. Des objectifs qui s’inscrivent dans la réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pourquoi le porte-avions français est-il resté 8 mois à quai ?
Désormais le Charles-de-Gaulle est en mer et peut protéger nos côtes, les côtes alliées mais aussi continuer de dissuader d’autres nations de rentrer en guerre avec la France, surtout dans un contexte actuel qui est très chargé.
Mais avant son départ récent, il était resté à quai pendant une assez longue période. Cette étape de travaux était nécessaire, d’après le ministère français, puisqu’elle avait pour but d’« entretenir et de moderniser » les capacités du bâtiment. Cette période d’entretien est indispensable pour le Charles-de-Gaulle car il a été mis en service le 18 mai 2001, pour une commande qui date de l’année 1986. Le porte-avions français est donc assez ancien et se doit d’être modernisé surtout lorsque l’on observe les bâtiments des autres pays. Néanmoins, le 23 octobre 2018, Florence Parly, ministre des Armées a décidé de commencer la phase d’étude du programme de remplacement du Charles-de-Gaulle.
Qui sera le successeur du porte-avions Charles-de-Gaulle ?
C’est plus récemment que le ministre des armées, Sébastien Lecornu a annoncé que les travaux du nouveau porte-avions français commenceraient fin 2025. Le chantier va être immense puisque le successeur du Charles-de-Gaulle va mesurer 305 mètres de long, ce qui est beaucoup plus que le porte-avions actuel qui mesure 261,50 mètres.
Autrement appelé le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG), le bâtiment français devrait être mis en service dans un peu moins de 15 ans. Les premiers essais en mer devraient se faire d’ici 2036, 2037. Il est d’ailleurs appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle en 2038 et sera le plus grand bâtiment de guerre d’Europe et l’un des plus imposants au monde.
D’un point de vue technique, le porte-avions nouvelle génération pourra emporter 30 avions de chasse et 2000 marins. Il sera propulsé à l’aide de deux réacteurs nucléaires qui seront nettement plus puissants que ceux de son prédécesseur.
Ce projet titanesque complète le désir du gouvernement français de devenir une plus grande puissance militaire et surtout de continuer à avoir un véritable poids dans la géopolitique mondiale. Puisqu’un bâtiment d’une telle ampleur est un vrai atout de dissuasion militaire, dissuasion qui est aujourd’hui primordiale pour un pays aussi puissant que la France.