Dans la décennie depuis sa création aux États-Unis, le mouvement Black Lives Matter (BLM) a résonné à l’échelle mondiale, influençant l’activisme anti-raciste à travers le monde. L’ethnographe Jean Beaman, professeure associée de sociologie à l’UC Santa Barbara, met en lumière les liens transnationaux forgés par les activistes anti-racistes au-delà des frontières, en particulier en France. Sa recherche explore les intersections de la race, de la violence étatique et de la résistance, révélant comment le BLM est devenu un catalyseur d’expériences partagées malgré les disparités culturelles et politiques.
L’ethnographe de l’UC Santa Barbara explore les connexions transnationales en France
La recherche de Jean Beaman se concentre sur le démêlage des liens qui relient les mouvements anti-racistes à l’échelle mondiale. Dans son projet de livre intitulé “Citoyenneté suspecte : racisme et violence étatique en France et dans le monde”, Beaman plonge dans l’impact de la violence étatique sur la vie quotidienne des individus et leurs stratégies de résistance à l’oppression systémique. Son travail remet en question la perception de la violence étatique en tant qu’incidents isolés, mettant l’accent sur les conditions structurelles plus larges qui donnent naissance à de telles atrocités.
Révéler la France ‘aveugle à la couleur’ : l’influence du BLM au milieu de différences conceptuelles
Bien que la France puisse sembler différente des États-Unis dans sa conceptualisation de la race, Beaman souligne les similitudes surprenantes dans la façon dont les deux nations luttent contre le racisme. Sa recherche en cours examine la notion de “couleur aveugle” en France, décomposant les complexités qui émergent lors de la confrontation avec des problèmes liés à la race dans une nation qui nie officiellement l’existence de la race. Le travail de Beaman révèle les résonances entre le BLM et les luttes anti-racistes de longue date en France et en Europe, remettant en question les idées préconçues sur l’identité nationale.
Le récit ‘aveugle à la couleur’ de la France : défis et perspectives historiques
Dans sa recherche, Beaman dévoile les complexités de la race et du racisme en France, où le récit officiel rejette la notion de race. Malgré l’accent de la France sur les relations individu-état par rapport aux catégorisations de groupe, Beaman soutient que la dépendance historique aux frontières raciales et ethniques a façonné l’identité de la nation. Les descendants des structures coloniales, en particulier les individus d’origine noire et maghrébine, sont continuellement rappelés de leur exclusion perçue de la société française mainstream.