Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré dimanche que la France avait enregistré plus de 1 040 actes antisémites depuis le début des hostilités le 7 octobre entre Palestiniens et Israéliens. “Le nombre d’actes antisémites a explosé”, a-t-il déclaré à France 2, ajoutant que 486 personnes ont été arrêtées pour de telles infractions, dont 102 étrangers.
Inquiétude croissante parmi la population juive en France
La population juive de la France, estimée à plus de 500 000, est la plus importante en Europe et la troisième plus grande au monde, après Israël et les États-Unis. Rachel Khan, écrivaine française d’origine juive, a averti sur les réseaux sociaux que “la France a rendez-vous avec son histoire, un rendez-vous urgent avec sa devise, un rendez-vous impératif avec la fraternité”. “En réalité, c’est un moment de vérité pour la République”, a-t-elle ajouté.
Antisémitisme profondément enraciné en France
La récente étude de l’antisémitisme en France menée par le think tank Fondapol en 2022 a révélé que “les préjugés antisémites persistent au cœur de la société française”. Seuls cinq pour cent des Français avouent avoir de l’antipathie envers les Juifs, tandis que 21 pour cent admettent avoir de l’antipathie envers les musulmans. L’antisémitisme est quatre fois plus répandu que le racisme envers les Juifs, mais il est profondément enraciné en France.
L’idée que “les Juifs sont plus riches que le Français moyen” est acceptée par 30 pour cent des répondants français. Lorsqu’on a demandé aux Français si les Juifs ont trop de pouvoir dans la finance ou les médias, plus de 30 pour cent ont répondu oui. Selon l’étude, de nombreux musulmans français estiment que les Juifs bénéficient également d’un “traitement préférentiel”, ce qui fait que l’antisémitisme est pris plus au sérieux que l’islamophobie.
L’Assemblée nationale française a récemment proposé un projet de loi interdisant toute critique d’Israël. La loi “sanctionnant l’antisionisme” imposerait des sanctions sévères. Quiconque remet en question l’existence d’Israël serait passible d’une amende de 48 000 dollars et d’un an de prison. Insulter Israël pourrait entraîner une amende de 80 000 dollars et deux ans de prison, et inciter à la haine ou à la violence contre l’État d’Israël est punissable de cinq ans de prison et de 106 000 dollars. Le projet de loi ne définit pas ce qu’est une insulte contre Israël.