À mesure que la France restreint les étiquettes des viandes d’origine végétale, pousse à interdire la viande cultivée et encourage l’élevage intensif, les experts en nutrition et les militants pour le climat exhortent les directives alimentaires nationales à recommander une réduction de la consommation de viande.
Réduction de la consommation de viande: une tendance en France
Selon une enquête européenne menée en novembre, 57% des Français ont réduit leur consommation de viande. Pour 38% d’entre eux, la santé était la principale raison, tandis que 29% ont cité l’environnement comme la principale motivation.
Cependant, une nouvelle enquête auprès de 3 000 personnes a révélé que les consommateurs français consomment plus de viande (plus de 700g par semaine) que ce que recommandent les directives alimentaires nationales (600g par semaine). Benoît Granier, responsable alimentaire au Réseau Action Climat (RAC) et co-auteur de l’étude, a illustré ce dilemme: “Il y a une partie significative des Français qui estiment manger moins de viande, ou qui veulent en manger moins. Mais la consommation de viande elle-même ne diminue pas.”
Des directives alimentaires adaptées à l’impact climatique et sanitaire de la viande
Actuellement, le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de consommer au maximum 500g de viande rouge et 150g de viande transformée, tout en favorisant la consommation de volaille. Cependant, les chercheurs affirment que ces directives ne tiennent pas compte de l’impact environnemental de l’agriculture animale.
Un appel à une révision des directives alimentaires
Les directives alimentaires recommanderaient une réduction de la consommation de viande d’au moins 25% par semaine – soit un total de 450g – dans la prochaine mise à jour. “Aujourd’hui, nous ne pouvons plus penser uniquement en termes de santé humaine”, a déclaré l’experte en santé publique et membre de la SFN Nicole Darmon. “Nous pensons aussi à la santé de la planète.”
La France et la guerre contre les protéines alternatives
Le gouvernement français a également annoncé son intention d’interdire la viande cultivée, dans le cadre d’un effort collectif comprenant une douzaine d’autres États qui s’opposent à ces protéines novatrices. Le projet de loi proposé interdirait la production, la transformation ou la commercialisation de viande cultivée dans le pays “dans l’intérêt de la santé humaine, animale et de l’environnement”.
Le gouvernement français face à la révision des directives alimentaires
Alors que la France s’apprête à introduire son système d’étiquetage écologique cette année, le gouvernement prendra-t-il en compte l’impact de la viande pour ses directives alimentaires ?