Youcef Chekkal est un entraîneur de football français, particulièrement connu pour son rôle à la tête de l’équipe féminine de Quevilly Rouen Métropole (QRM). Sous sa direction, l’équipe féminine a réalisé un exploit historique en accédant à la Division 3 Féminine (D3F) pour la saison 2023/2024, marquant leur première participation dans une ligue nationale.
Avant le début de la saison de D3 national mi-septembre, l’entraîneur francilien du promu normand aborde cette saison non sans ambition.
Qui est Youcef Chekkal?
Comment es-tu arrivé à la tête des filles de Quevilly-Rouen-Métropole ?
“Le club m’a contacté parce que je connaissais le directeur du centre. On m’a proposé un projet, de passer le DES et de pouvoir faire monter l’équipe en division nationale.
En effet, cela faisait quatre ans que le club essayait de le faire. Il a fallu refaire une organisation. J’avais les pleins pouvoirs donc j’ai constitué mon effectif et ce fût l’an dernier, la meilleure saison du club avec la montée en D3 et la victoire en coupe de Normandie. Nous avons fait 21 victoires en 21 matchs. Nous avons fait le doublé en battant Caen, qu’on avait déjà éliminé en Coupe de France.
QRM, c’est une marche en plus par rapport à mon ancien club de Rouen Plateau Est. On avait fait une belle première saison avec une quatrième place avec des joueuses beaucoup moins fortes par rapport à QRM. QRM c’est un club professionnel qui a des ambitions, mais qui n’arrivait pas à grandir pour plusieurs raisons. Quand ils m’ont contacté, ils ont cru en moi en pensant que j’étais l’entraîneur idéal pour le projet.“
La saison dernière, après une victoire en barrages contre Lorient, QRM a gagné sa place en D3. A quelques jours du début du championnat, comment abordes-tu cette nouvelle saison ?
“J’aborde cette nouvelle saison avec humilité parce que nous découvrons ce championnat. Nous savons déjà que le championnat de D3 est homogène avec trois équipes qui sortent un peu du lot sur le plan financier. La Roche sur Yon, Brest, Bourges ou encore Roubaix, l’AJ Auxerre et Rennes Bréquigny sont des clubs à surveiller. Cela va être un championnat très intéressant et compétitif. L’objectif du club était de monter en D2 dans les trois ans. Dès ma première année, nous sommes montés. Il reste encore deux ans pour y arriver en deuxième division.“
Un point sur la carrière de Youcef Chekkal
En tant que promu, quelles sont les ambitions du club normand pour cette première année en division nationale et sur le long terme ?
“Nous visons le plus haut possible. Viser le maintien, je ne suis pas habitué à cet objectif. En tant que coach, j’étais plutôt habitué à jouer les quatre premières places. Je ne sais pas jouer le maintien. Pour les joueuses dont certaines ont connu la D2 ou les sélections jeunes, ce sont des compétitrices et je ne pense pas qu’elles visent le maintien également. Nous irons chercher la meilleure place possible dans ce championnat pour nous rapprocher de l’objectif très proche de la montée en D2.“
Tu es basé désormais en Normandie mais tu as joué en CFA en Île-de-France à Noisy-le-Sec à la fin des années 2000, quels souvenirs en gardes-tu ?
“Je garde de très bons souvenirs de mon passage à Noisy-le-Sec. J’ai participé activement au maintien du club. Le club est venu me recruter alors que j’avais joué en National. Mon ami le gardien Hicham Rhoufir m’a dit que son club cherchait un attaquant. J’ai pris la décision de quitter Colomiers à ce moment là pour me rapprocher de ma famille.
Des clubs de National qui allaient monter en Ligue 2 avaient contacté Noisy pour moi. En revanche, le plus mauvais souvenir, c’est ma fin de carrière puisque je me suis blessé gravement. Derrière une opération qui s’est mal passée et je suis passé pas loin d’une amputation. L’UNFP m’a aidé à ma reconversion à 27 ans puisque aujourd’hui je suis devenu entraîneur. Je suis vraiment heureux puisque j’ai fait du football toute ma vie. Cela m’a permis de me recentrer et je prends beaucoup de plaisir.“
Tu as entraîné chez les garçons chez les jeunes et ensuite chez les séniors avant de rejoindre le club féminin de Rouen Plateau Est en 2022. Après ta carrière de joueur professionnel, entraîneur est-il la reconversion souhaitée ?
“Je pensais absolument pas être entraîneur. J’étais un “consommateur” de football. Aussi, je voulais toujours jouer. Jamais, l’idée de coacher des joueurs ne m’a effleuré l’esprit. Je ne savais pas ce que j’allais faire après ma carrière. Le fait d’avoir arrêté brutalement ma carrière et d’avoir pris un peu plus de temps pour ma convalescence m’a permis de voir des amis devenir entraîneurs, de reprendre goût et ainsi rester près des terrains.“