L’Union européenne renforce ses défenses économiques avec une série de mesures visant à protéger ses États membres contre les actions de nations rivales, en particulier celles cherchant à exercer une pression sur des pays individuels de l’UE. Cette initiative fait suite à des litiges récents, notamment avec la Chine, concernant les restrictions commerciales imposées à la Lituanie, membre de l’UE, en raison de ses liens renforcés avec Taïwan.
Les Technologies Critiques Sous Serrure et Clé
La Commission européenne s’apprête à publier une liste de technologies critiques qu’elle estime essentielles pour la sécurité, les intérêts économiques et les droits de l’homme de l’Union européenne. Ces technologies ne seront pas facilement accessibles aux pays perçus comme des menaces potentielles par Bruxelles.
Mécanisme d’Approbation de Sanctions Économiques
Dans un développement majeur, le Parlement européen est sur le point de donner son approbation finale à un mécanisme permettant à l’UE d’imposer des tarifs, de restreindre les investissements et de limiter l’accès aux marchés publics pour les nations se livrant à la coercition économique. Cet outil vise à dissuader les pays de manipuler les liens économiques avec les États membres de l’UE.
Dispute Lituanie-Taïwan Stimule l’Action
L’origine de ces mesures défensives remonte à un litige commercial avec la Chine. Suite à la décision de la Lituanie de renforcer ses liens avec Taïwan, la Chine a imposé des restrictions commerciales au pays balte. Cette démarche a incité Bruxelles à agir pour protéger ses États membres contre de telles pressions économiques à l’avenir.
Interrogations sur les Relations UE-Chine
En parallèle de ces développements, les membres du Parlement européen (MEP) s’apprêtent à interroger la Commission européenne concernant les relations de l’UE avec la Chine. La visite récente du commissaire au commerce Valdis Dombrovskis en Chine a mis cette question au premier plan. Bien que l’UE continue de mettre en avant l’importance du dialogue avec Pékin, elle a également intensifié ses efforts pour réduire sa dépendance critique à l’égard de la Chine.
Stratégie de “Dé-risque” Gagne en Importance
La Commission européenne, dirigée par la présidente Ursula von der Leyen, poursuit une stratégie de “dé-risque” plutôt que de “découpler” de la Chine. Cette stratégie implique la diversification des chaînes d’approvisionnement, le renforcement de la production nationale et la collaboration avec des nations amies pour renforcer la sécurité économique. Cette approche a gagné en importance à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière, lorsque l’UE a cherché à sécuriser des sources d’énergie alternatives en raison de sa dépendance excessive au pétrole et au gaz russes.
Protection des Technologies Clés
Les technologies critiques identifiées par l’UE pour protection comprennent l’informatique quantique, les semi-conducteurs avancés et l’intelligence artificielle. En juin, la présidente von der Leyen a souligné la nécessité de protéger ces technologies contre le renforcement des capacités militaires de certains pays préoccupants.
Traitement des Préoccupations en Matière d’Exportation
Les responsables de l’UE ont exprimé leurs préoccupations concernant l’absence d’un cadre complet pour évaluer le potentiel préjudice des exportations technologiques à l’égard de l’Union. Bien que la Chine ne soit pas explicitement mentionnée, il est évident que la principale cible de ces mesures est de contrer de telles pratiques.
Réduction de la Dépendance à l’égard de la Chine
Outre ces mesures, la Commission européenne développe activement des propositions pour restreindre les investissements sortants des entreprises européennes et réduire la dépendance à l’égard de la Chine en matière de matières premières critiques, essentielles à la fabrication de produits tels que les voitures électriques. Cette démarche intervient après que la Chine a limité l’accès à des métaux rares, tels que le gallium et le germanium, essentiels à la production de semi-conducteurs.
Enquête sur les Subventions aux Voitures Électriques Chinoises
Dans une escalade récente des tensions, Bruxelles a ouvert une enquête le mois dernier sur les subventions aux voitures électriques chinoises, invoquant des préoccupations concernant une concurrence déloyale sur le marché de l’UE. Si l’UE constate des pratiques déloyales, elle a le pouvoir d’imposer des tarifs sur les voitures électriques chinoises, dépassant potentiellement le taux standard de 10 % de l’UE, faisant planer la menace d’une guerre commerciale avec Pékin.
En résumé, l’Union européenne se dote d’une série de mesures économiques visant à protéger ses intérêts et ses États membres des pressions économiques extérieures. Ces initiatives interviennent alors que Bruxelles cherche à maintenir le dialogue avec la Chine tout en réduisant les dépendances commerciales critiques, démontrant l’engagement de l’UE à garantir sa sécurité économique.