Dans les collines d’Oslo, Oyvind Solstad et des centaines de milliers d’autres Norvégiens ont exploité la puissance des pompes à chaleur, une solution respectueuse de l’environnement offrant un confort accru, des économies financières et une empreinte carbone réduite. Les pompes à chaleur sont devenues un phénomène en Norvège, avec même le prince héritier Haakon adoptant cette technologie à sa résidence officielle. Le succès des pompes à chaleur en Norvège, un pays réputé pour ses hivers rigoureux, remet en question l’idée que cette technologie est inefficace dans les climats froids et change la façon dont les gens envisagent le chauffage domestique.
Le Mouvement Pionnier des Pompes à Chaleur en Norvège
La Norvège, ainsi que la Finlande et la Suède voisines, affiche l’un des taux d’installation de pompes à chaleur par habitant les plus élevés au monde. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) reconnaît les pompes à chaleur comme un outil essentiel dans la lutte contre le changement climatique, car les solutions de chauffage génèrent environ quatre milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone chaque année, soit huit pour cent des émissions mondiales. Cela rend la popularité des pompes à chaleur dans les pays nordiques d’autant plus significative.
Dissiper les Mythes sur les Pompes à Chaleur
Caroline Haglund Stignor, chercheuse à l’Institut de recherche RISE de Suède, a souligné qu’il existe de nombreuses idées fausses sur les pompes à chaleur, certains pays producteurs de pétrole et de gaz, certaines personnes, certains secteurs résistant à la transition vers cette technologie. Contrairement aux mythes, les pompes à chaleur fonctionnent efficacement dans les climats froids et les anciens bâtiments. Ces systèmes extraient la chaleur extérieure, même par temps glacial, et la transfèrent à l’intérieur. Les modèles récents sont dotés de systèmes de dégivrage et de compresseurs à vitesse variable, ce qui leur permet de fonctionner efficacement sur une plus grande plage de températures.
Malgré une légère baisse d’efficacité par temps froid, les pompes à chaleur restent une alternative plus verte et plus efficace à d’autres méthodes de chauffage, notamment dans les maisons bien isolées. Une étude du Regulatory Assistance Project (RAP) révèle que les pompes à chaleur air-air en climat froid peuvent être jusqu’à deux fois plus efficaces que le chauffage électrique lorsque les températures extérieures chutent à -30 degrés Celsius (-22 degrés Fahrenheit).
Le Modèle Norvégien pour un Chauffage Respectueux du Climat
Contrairement à de nombreux pays européens, la Norvège a pratiquement éliminé le chauffage urbain et interdit les chaudières à mazout en janvier 2020. Le pays s’appuie principalement sur son électricité abondante et propre, grâce à ses vastes ressources hydroélectriques, permettant aux pompes à chaleur de produire trois à cinq kWh d’énergie thermique pour chaque kWh d’électricité consommé. Cette efficacité énergétique contribue non seulement à la lutte contre le changement climatique, mais permet également aux consommateurs de réaliser des économies importantes.
Oyvind Solstad, un utilisateur satisfait de la pompe à chaleur, a constaté une réduction de 20 pour cent de la consommation d’électricité après avoir remplacé son radiateur électrique par une pompe à chaleur air-air il y a deux ans, même après l’achat d’une voiture électrique. Bien que l’investissement initial s’élève à environ 2 500 euros (2 630 dollars), installation comprise, il estime qu’il se rentabilisera en seulement quelques années. De plus, la pompe à chaleur fonctionne comme un climatiseur pendant les mois d’été.
Lorsque les prix de l’électricité ont grimpé en flèche l’année dernière en raison de la crise énergétique provoquée par le conflit en Ukraine, les ventes de pompes à chaleur ont atteint un record en Norvège, augmentant de 25 pour cent. Cette tendance s’est poursuivie au cours de la première moitié de cette année.
Rolf Iver Mytting Hagemoen, président de l’Association norvégienne des pompes à chaleur (NOVAP), a commenté : “Les Norvégiens ont compris qu’ils peuvent s’attendre à des prix de l’électricité plus élevés dans les années à venir par rapport au passé, et l’efficacité énergétique devient un enjeu de plus en plus important.”