Un récent rapport de la Cour des Comptes française a soulevé des inquiétudes quant à l’adéquation du partage d’informations entre le Royaume-Uni et la France concernant les petits bateaux traversant la Manche. La Cour, chargée d’auditer les dépenses en France, a souligné que l’intelligence fournie à la police française était souvent considérée comme de premier niveau et très générale, soulignant le besoin d’informations plus détaillées sur les bateaux et moteurs utilisés par les gangs criminels impliqués dans la migration illégale.
Le ministère de l’Intérieur britannique a répondu, affirmant que le rapport utilisait des informations obsolètes et ne reflétait pas correctement la relation actuelle entre les deux pays. L’Agence Nationale du Crime (NCA) du Royaume-Uni a affirmé une collaboration étroite avec les forces de l’ordre françaises et les agences frontalières, bien que le rapport de la Cour des Comptes ait conclu que l’échange d’informations entre la France et le Royaume-Uni était “inégal”.
Dans le but de résoudre le problème, la Grande-Bretagne a alloué près de 500 millions de livres à la France pour renforcer la police le long de la côte de Calais. Ce financement a contribué au déploiement de 54 policiers, soutenus par 135 réservistes, chargés d’empêcher les passeurs de conduire les migrants vers des bateaux pour la traversée périlleuse de la Manche.
Financement et Déploiement
Le rapport a souligné que le financement a joué un rôle dans les opérations nocturnes, déployant les forces de l’ordre équipées de matériel de vision nocturne, de drones, de motos et de buggies de plage pour contrer les traversées illégales. Cependant, la Cour des Comptes a suggéré que la contribution du Royaume-Uni était insuffisante en termes de partage d’informations.
Lacunes en Intelligence
Malgré une déclaration conjointe des ministres de l’Intérieur des deux pays en novembre 2022, s’engageant à démanteler les gangs criminels, le rapport a affirmé que le Royaume-Uni ne fournissait pas une intelligence exploitable sur les départs des petits bateaux. L’information partagée a été critiquée comme étant trop générale et non croisée, en particulier en ce qui concerne les méthodes d’arrivée, les références des bateaux et moteurs, et les nationalités des migrants.
Réponse et Efforts Continus
En réponse, la NCA a souligné son attention à perturber la chaîne d’approvisionnement en ciblant les gangs qui fournissent de grands bateaux gonflables et des moteurs. Malgré l’affirmation de l’agence d’avoir arrêté 100 bateaux ou moteurs d’atteindre la France, la Cour des Comptes a maintenu que le Royaume-Uni ne remplissait pas adéquatement ses responsabilités.
Le ministère de l’Intérieur a répliqué, affirmant que 84% des traversées de migrants empêchées étaient interceptées sur la plage ou à l’intérieur des terres. Il a cité des réalisations récentes, notamment l’arrestation de 246 passeurs et de 86 individus ayant piloté de petits bateaux à travers la Manche en 2023. Les efforts de la NCA ont également abouti à la saisie de 136 bateaux et 45 moteurs hors-bord.
Le gouvernement affirme avoir empêché 26 000 tentatives de traversées, grâce au partenariat avec la France. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron auraient convenu de doubler le nombre d’officiers français déployés et d’améliorer davantage la technologie utilisée sur les plages françaises, dans le but de renforcer les efforts conjoints de lutte contre la migration illégale.