Le ministre des Mines du Niger, a achevé ce mardi 14 mai sa tournée des mines d’or et d’uranium dans le centre-nord du pays.
Cette visite a permis de faire l’état des lieux sur la conjoncture et d’échanger avec les différents acteurs, dans un contexte de volonté étatique d’instaurer une souveraineté sur l’exploitation des ressources naturelles.
Une tournée décisive dans un contexte de reprise minière au Niger
Ousmane Abarchi, le ministre nigérien des Mines, a récemment achevé une tournée intensive des sites miniers aurifères et d’uranium dans la région d’Agadez, marquant un tournant important pour la souveraineté nationale sur les ressources naturelles du Niger. Cette visite, débutée fin avril et conclue ce mardi 14 mai, s’inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à maximiser les bénéfices tirés des richesses minérales du pays tout en renforçant le contrôle étatique sur leur exploitation. La tournée a couvert des sites clés comme Dasa, Tchibarkaten et Arlit, des régions cruciales pour l’industrie minière nigérienne.
Ces visites avaient pour objectif principal d’évaluer les avancées des opérations minières et de s’assurer que les projets en cours respectent les standards de développement durable et de rentabilité économique. La visite s’est déroulée dans un contexte de reprise des activités minières, notamment avec la Société des mines d’Azelik (Somina) qui prévoit de relancer l’extraction d’uranium après une interruption de dix ans due à la chute des cours mondiaux. Le redémarrage de ces activités est rendu possible grâce à la récente remontée des prix de l’uranium, qui naviguent désormais entre 90 et 100 dollars la livre, soit cinq fois plus qu’en 2016. “La situation étant aujourd’hui favorable, la Somina envisage de reprendre la production d’uranium”, a précisé Télé Sahel.
Relance d’un secteur stratégique pour l’économie nationale du Niger
“Les dispositions nécessaires seront prises […] en vue d’affirmer la souveraineté du Niger sur ses ressources minières”, a déclaré le ministre des Mines à la télévision nationale.
La relance du secteur minier, en particulier l’exploitation de l’uranium, est stratégique pour l’économie nigérienne. Le Niger, bien que riche en ressources naturelles, reste parmi les pays les plus pauvres du monde. L’uranium étant l’une de ses principales sources de revenus, sa reprise peut significativement augmenter les recettes publiques, générer des emplois, et stimuler le développement local.
En renforçant la souveraineté nationale sur ces ressources, le gouvernement vise à s’assurer que les bénéfices tirés de l’exploitation minière profitent avant tout aux Nigériens, contribuant ainsi à réduire la pauvreté et à financer les infrastructures et services publics essentiels. Cette démarche s’inscrit également dans une vision de long terme qui consiste à diversifier l’économie et à rendre le pays moins dépendant aux fluctuations des prix des matières premières sur le marché mondial.
Le Niger vise sur un renforcement des relations avec les acteurs internationaux et locaux
La tournée a également servi de plateforme pour renforcer les relations avec les opérateurs miniers internationaux présents au Niger. Parmi eux, le Français Orano, les Canadiens Goviex et Global Atomic, et le Chinois CNUC, dont la reprise des activités à Azelik a été une des étapes marquantes de la visite. Le ministre des Mines a souligné l’importance de la coopération internationale tout en affirmant la nécessité de garantir que les bénéfices de l’exploitation minière profitent en priorité au Niger et à ses citoyens. À cet effet, le gouvernement nigérien a fixé des échéances précises, notamment pour Goviex, à qui il a été demandé de démarrer ses activités sur le site de Madaouela sous peine de perdre son permis d’exploitation.
Et sur l’Intégration des communautés locales et protection de l’environnement
Un autre aspect crucial de la tournée du ministre a été la rencontre avec les représentants de la société civile et des ONG locales, qui ont exprimé leurs préoccupations concernant l’impact des activités minières sur les communautés locales et l’environnement. Les discussions ont porté sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des populations locales, qui souvent subissent les retombées négatives des activités minières sans en récolter les bénéfices économiques. Les ONG ont également insisté sur la mise en place de mesures strictes pour protéger l’environnement, notamment en ce qui concerne les risques de contamination radioactive et les rejets toxiques des sites miniers. Ces rencontres ont renforcé la volonté du gouvernement de Niamey de promouvoir une exploitation minière responsable et durable.
La tournée d’Ousmane Abarchi symbolise un pas important dans les efforts du Niger pour contrôler ses ressources minières. En dialoguant avec les acteurs locaux et internationaux, le gouvernement affiche sa volonté de maximiser les avantages économiques tout en atténuant les impacts négatifs. Toutefois, comme le souligne le ministre des Mines, “les prochains mois seront cruciaux pour voir si ces mesures se traduiront par des actions concrètes”, afin que le Niger puisse véritablement tirer parti de ses ressources tout en garantissant une exploitation équitable et durable.