Depuis plusieurs années, la mer Baltique, étendue d’eau stratégique reliant plusieurs nations européennes, a vu ses infrastructures mises à mal.
Les récents dommages causés à des câbles sous-marins électriques et de communication ont attiré l’attention des gouvernements et des institutions européennes et ont également exposé la vulnérabilité de ces installations à des actes de sabotage présumés. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la mer Baltique est un point de passage stratégique, d’où l’importance d’empêcher les actes de sabotages.
La Coupure du Câble EstLink 2 est l’incident le plus récent en mer Baltique
Le 25 décembre, à 12h26, la liaison à courant continu EstLink 2 reliant la Finlande à l’Estonie a subitement cessé de fonctionner. Transmettant habituellement 658 MW d’électricité, cette interruption n’a heureusement pas affecté l’approvisionnement en électricité des habitants. L’étendue des dégâts reste encore inconnue mais nécessitera des mois de réparations, selon Fingrid, l’opérateur énergétique finlandais.
Les enquêtes préliminaires pointent vers un navire suspect, le « Eagle S », battant pavillon des îles Cook mais en provenance de Russie. Ce dernier aurait endommagé le câble en traînant une de ses ancres dans le fond marin. L’incident s’inscrit dans une série d’actes similaires attribués à des navires de la « flotte fantôme » russe, une entité clandestine évitant les sanctions occidentales en transportant illégalement du pétrole.
Composée d’environ 600 navires, la flotte fantôme russe transporte quotidiennement près de 1,7 million de barils de pétrole. Ces navires représentent une menace écologique et aussi sécuritaire pour les infrastructures sensibles de la région. Les pays de l’Union européenne ont déjà réagi en ajoutant plusieurs de ces navires à leur liste noire, tout en collaborant avec les autorités internationales pour limiter leurs activités.
Il faut un renforcement de la Surveillance en mer Baltique
Face à la fréquence croissante des incidents, l’Estonie a déployé des patrouilles navales pour surveiller ses câbles sous-marins, tandis que l’OTAN a augmenté sa présence militaire dans la zone. L’objectif est double : assurer la sécurité des installations énergétiques critiques et prévenir de futures attaques.
« Bien que l’enquête doive déterminer tous les détails des dommages, notre message est clair : nous sommes prêts à défendre nos connexions énergétiques avec des moyens militaires si nécessaire », a déclaré Hanno Pevkur, ministre de la Défense estonien.
Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie est soupçonnée de mener une « guerre hybride », combinant attaques militaires, cyberattaques et sabotage d’infrastructures. La Baltique, bordée par plusieurs membres de l’Otan, est particulièrement vulnérable. Les incidents récents, sont notamment la rupture de deux câbles de télécommunications en eaux suédoises en novembre 2024, qui est attribuée au navire chinois Yi Peng 3 ainsi que les dommages causés à un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l’Estonie, imputés au porte-conteneurs New Polar Bear.
« Les dommages causés aux infrastructures sous-marines critiques sont devenus si fréquents qu’il est difficile de croire qu’il s’agit d’accidents ou simplement de mauvaises manœuvres maritimes »
Margus Tsahkna, Ministre des Affaire étrangères d’Estonie
L’UE a condamné fermement ces actes de sabotage, qualifiés de « délibérés ». La Commission européenne et le Haut représentant ont annoncé le renforcement des efforts pour protéger les infrastructures sous-marines, incluant l’utilisation de nouvelles technologies de détection, l’amélioration des capacités de réparation sous-marine et une coopération internationale accrue.
Ces mesures visent à prévenir des perturbations majeures qui pourraient avoir un impact considérable sur l’économie européenne et la sécurité énergétique.
Puisque la mer Baltique joue un rôle central dans le commerce et l’énergie européens. Les câbles électriques comme EstLink 1 et 2 assurent une interconnexion entre les réseaux énergétiques des pays riverains. Toute perturbation prolongée pourrait entraîner des coûts énormes.
Par exemple:
Le temps de la réparation : Jusqu’à sept mois pour certains câbles.
Les Coûts financiers : Des millions d’euros pour les opérateurs énergétiques.
Le Risque environnemental : Les éventuels déversements de pétrole de navires suspectés pourraient aggraver la situation.