Le métro de New York, symbole de l’effervescence urbaine est maintenant le théâtre d’un crime d’une barbarie rare, qui a eu lieu le weekend dernier. Une femme, encore non identifiée, a été brûlée vive dans une rame stationnée à la station Coney Island-Stillwell Avenue, à Brooklyn. Ce crime, qui a soulevé une vague d’indignation à travers les États-Unis, a réussi à nous choquer en France. A l’instar de l’affaire Daniel Penny, ce crime monstrueux nous rappelle qu’il peut arriver bien des choses dans les transports en commun et que les criminels ne seront pas forcément entravés par un héros.
Une femme brûlée vive sans qu’aucune intervention ne prenne place pour l’aider
Le suspect, Sebastian Zapeta, un ressortissant guatémaltèque de 33 ans, aurait calmement approché la victime, immobile à l’extrémité du wagon, et mis le feu à ses vêtements. Selon le procureur adjoint Ari Rottenberg, il aurait ensuite attisé les flammes avec un vêtement, une scène qui dépasse l’entendement. Interpellé quelques heures plus tard grâce à l’intervention de trois lycéens ayant reconnu les images diffusées par la police, Zapeta a été arrêté alors qu’il se trouvait dans une autre rame, portant les mêmes vêtements que sur les clichés.
La brutalité de l’acte a été unanimement condamnée. Jessica Tisch, commissaire de la police de New York, a qualifié ce crime de « l’un des plus dépravés qu’un être humain puisse commettre contre un autre. »
Sebastian Zapeta, identifié comme un immigré clandestin déjà expulsé vers le Guatemala en 2018, soulève de nouvelles interrogations sur les politiques migratoires américaines. L’U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) a confirmé qu’il avait réintégré les États-Unis de manière illégale, mais on ignore à ce jour quand et comment il est revenu sur le territoire américain.
Logé dans un centre d’aide pour personnes en difficulté, Zapeta semblait mener une vie marginale avant le drame. La structure qui l’hébergeait, Samaritan Daytop Village, n’a pas souhaité commenter l’affaire.
Au moment des faits, la victime était seule, assise, et ne semblait pas avoir interagi avec son agresseur. Ce manque de lien apparent entre le suspect et la victime renforce l’horreur du geste, rendant l’acte totalement gratuit.
Bien que les autorités n’aient pas encore révélé l’identité de la victime, son sort tragique résonne au-delà de l’événement lui-même. Des voix s’élèvent pour demander des mesures plus strictes concernant la sécurité dans les transports publics et une meilleure gestion des individus présentant des troubles mentaux ou des comportements violents.
Une femme qui brûle dans les transports en commun sonne l’heure de l’insécurité collective.
La criminalité dans les transports publics est en baisse globale, avec une diminution de 6 % des crimes majeurs par rapport à 2023, selon le Metropolitan Transportation Authority (MTA). Mais les meurtres dans le système de transport new-yorkais ont presque doublé cette année, passant de cinq à neuf incidents entre janvier et novembre.
Ces chiffres traduisent que bien que statistiquement sûrs, les transports publics restent marqués par des incidents violents ponctuels mais extrêmement médiatisés. La perception de danger s’en trouve exacerbée, alimentée par des actes comme celui-ci.
L’affaire a rapidement pris une tournure politique. Plusieurs représentants républicains, dont Marjorie Taylor Greene et Anna Paulina Luna, ont appelé à une application stricte de la peine de mort pour Zapeta. « Ce qu’il a fait est si incroyablement maléfique, » a déclaré Greene sur les réseaux sociaux.
Le maire de New York, Eric Adams, a souligné que de nombreux crimes médiatisés dans les transports publics impliquent des personnes souffrant de troubles mentaux. Il a également défendu les efforts de la ville pour améliorer la sécurité, tout en reconnaissant que des incidents de cette gravité ternissent les progrès réalisés.
Le meurtre de cette femme nous rappelle la nécessité de renforcer la sécurité dans les transports publics, d’améliorer les infrastructures de soutien pour les sans-abris et les personnes souffrant de troubles mentaux, et de mieux surveiller les ré-admissions illégales sur le territoire.
Alors que la victime attend d’être identifiée et que Zapeta comparaîtra de nouveau devant le tribunal dans les jours à venir, cet événement restera gravé dans la mémoire collective comme un rappel brutal: Se sentir en sécurité est une illusion que nous avons construite en société.