Marius Borg Høiby, 28 ans, fils aîné de la princesse héritière de Norvège, Mette-Marit, et beau-fils du prince héritier Haakon, a été officiellement inculpé pour une série de crimes graves.
Lundi, le parquet norvégien a annoncé qu’il devra répondre devant la justice de 32 chefs d’accusation, dont des viols, des violences domestiques et des agressions filmées sur son propre téléphone.
Le procès, prévu pour début 2026, pourrait lui valoir jusqu’à dix ans de prison s’il est reconnu coupable des charges les plus lourdes.
La Norvège ne verra plus le fils de la princesse de la même manière…
Son avocat, Petar Sekulic, a précisé que son client rejette catégoriquement les accusations de viol et de violences conjugales, mais qu’il reconnaîtra certains délits moins graves. « Il n’est pas d’accord avec les accusations les plus graves », déclare le conseil, qui confirme que Marius plaidera coupable pour quelques faits qu’il assume, comme l’usage de stupéfiants et des dégradations.
Le Palais royal a réagi par un communiqué bref : « C’est à la justice de trancher. »
Le lendemain, le prince héritier Haakon a pris la parole pour la première fois. Interrogé lors d’un déplacement officiel, il a déclaré que la famille continuerait d’assumer ses devoirs, malgré cette situation qu’il a qualifiée de « difficile pour tous ».
L’affaire remonte à août 2024, lorsque la police a ouvert une enquête après des accusations d’agression contre une jeune femme avec qui Marius entretenait une relation. À l’époque, il avait lui-même reconnu, dans un communiqué, avoir frappé la victime sous l’emprise de cocaïne et d’alcool, et avoir détruit son appartement. Il avait exprimé des regrets.
Mais au fil des mois, les enquêteurs ont mis au jour une réalité plus lourde : plusieurs femmes ont témoigné de viols, parfois filmés, ainsi que de violences répétées. En novembre 2024, il avait passé une semaine en détention provisoire. Les charges définitives, annoncées lundi, dépassent tout ce qui avait jusque-là filtré.
Marius Borg Høiby est le fils de Mette-Marit, avant son mariage avec le prince Haakon en 2001. À l’époque, la future princesse était issue d’un milieu modeste et avait déjà un enfant né d’une relation compliquée. Son parcours, marqué par des fréquentations douteuses et une jeunesse chaotique, avait fait scandale dans une Norvège attachée à une monarchie exemplaire.
L’intégration de Marius au sein de la famille royale n’a jamais été simple. Privé de titre et de rôle officiel, il a grandi entre deux mondes : celui d’une jeunesse libre et sans cadre, et celui des dorures de la Cour.
Un petit qui met tout le système royal norvégien en péril
Depuis des années, Marius est perçu comme un personnage dérangeant pour l’image du trône. On lui reproche de vivre aux crochets de son beau-père, de ne jamais avoir réellement travaillé et de cultiver un certain goût pour la provocation. Ses frasques, ses excès et son attitude parfois arrogante à l’étranger ont régulièrement alimenté la presse people.
Pour certains observateurs, cette affaire pourrait paradoxalement « soulager » la monarchie : l’éloignement forcé de Marius par une condamnation éviterait qu’il ne ternisse davantage l’image d’une institution fragilisée.
En Norvège, le débat autour de la monarchie est récurrent. Si le roi Harald reste respecté, la popularité du couple héritier est moins solide. Le mariage de Haakon avec Mette-Marit avait déjà divisé l’opinion, entre admiration pour une union jugée moderne et critiques sur les origines de la princesse, accusée d’avoir entaché la réputation royale.
Aujourd’hui, l’affaire Marius ravive ces critiques. Certains militants républicains y voient un argument supplémentaire pour abolir la monarchie, jugée coûteuse et vulnérable aux scandales privés.


