La 21ème édition du Festival International du Film de Marrakech a débuté le 29 novembre, en la présence d’un parterre d’artistes et de stars marocaines et internationales.
Un jury du Festival aux parcours inspirants
Sous la présidence du grand réalisateur, scénariste et producteur italien Luca Guadagnino, la team jury est composée de Patricia Arquette (USA), Andrew Garfield (USA, Grande-Bretagne), Zoya Akhtar (Inde), Ali Abbasi (Iran), Virginie Efira (Belgique), Santiago Mitre (Argentine), Nadia Kounda (Maroc), Jacob Elordi (Australie).
Nous avons rencontré les membres du jury et avons voulu connaître son processus de délibérations, surtout qu’il est composé d’acteurs et de réalisateurs de différents horizons, différentes cultures et générations, en réponse à notre question, l’inégalable Luca Guadagnino a eu une réflexion sur la richesse des échanges et des points de vue différents, voire contradictoires : « Je pense que c’est un processus enrichissant car chacun de nous a ses propres critères et affinités artistiques. Le pouvoir du cinéma est de rendre capable la communication et la compréhension entre des personnes qui viennent de différents univers. Je pense même qu’il est très beau de convaincre ou de laisser se convaincre par d’autres perspectives, parfois lointaines de la nôtre. Cela nous permet de découvrir des horizons auxquels nous n’avons pas l’habitude de penser ».
Ali Abbassi, réalisateur iranien a, quant à lui, dit sa fierté de découvrir un aussi grand festival, organisé dans un pays africain / arabe : « Cannes et Venise ont beaux être de très grands festivals, on y sent toujours une prédominance occidentale, avec des sujets et des préoccupations qui ne sont pas forcément mis en avant, encore moins débattus. J’espère voir beaucoup plus de festivals comme celui-ci, en Afrique et dans le Monde Arabe. »
Questionné sur le rôle du cinéma dans la sensibilisation et la prise de position frontale quant aux conflits qui secouent le monde, le réalisateur iranien, qui participe pour la première fois au FIFM ; a partagé son point de vue, basé sur la communication, même entre avis opposés : « Je pense qu’il faut arrêter de pointer l’autre du doigt et essayer de lui parler pour le comprendre. Que nous le voulions ou non, les politiciens en poste, ont été élus dans un processus légal et légitime. La question que nous devrions nous poser, c’est pourquoi autant de personnes optent pour ce genre de leaders ? Et nous ne pouvons pas les comprendre en les pointant du doigt et en les dénonçant, à travers le cinéma ou toute autre moyen d’expression. La communication est la clé »
Interpellée par cette question, Virginie Efira a pointé du doigt la responsabilité de tout le monde dans la communication et la prise de position : « le cinéma peut choisir de prendre un position, mais ce n’est pas son boulot ! Le devoir est partagé avec tous ceux présents ici, surtout les médias ».
Une compétition à couper le souffle
La 21ème édition du FIFM, qui s’est ouverte avec un thriller policier, signé Justin Kurzel, propose 14 premiers et seconds films en compétition officielle.
Les cinq continents sont représentés, à travers une sélection impressionnante.
Nous avons rendez-vous avec « One of those days when Hemme Dies » du réalisateur turc Murat Firatoglu, ou encore « Soudan, souviens toi », de Hind Meddeb ; « Under the Volcano » de Damien Kocur ; « Happy Holidays » du palestinien Scandar Copti ; « The Wolves Always Come at Night » de Gabrielle Brady (Mongolie) ; « The Cottage » de Silvina Schnicer (Argentine) ; « Perfumed with Mint » de Muhammed Hamdy (Egypte) ; « Les Tempêtes de Dania » de Reymond-Boughenou (Algérie) ; « Happyend » de Neo Sora (Japon) ; « Bound in Heaven » de Huo Xin (Chine)…
Les conversations à cœur ouvert
Rendez-vous incontournable au sein de la programmation officielle du FIFM, les Conversations proposent des échanges entre de grands noms du cinéma mondial et un parterre de passionnés, de curieux et de professionnels du secteur.
Pour cette édition, de véritables maestros ont répondu à l’appel : Sean Penn, David Cronenberg, François Ozon, Justine Triet, Alfonso Cuarón, Tim Burton,Todd Haynes, Walter Salles, Mohammad Rasoulof et enfin Abderrahmane Sissako…
Les échanges avec des passionnés du cinéma, auront lieu chaque jour, afin de partager passion, curiosité, mais aussi expériences et anecdotes.