Ancien président Nelson Mandela, une icône mondiale célébrée pour son rôle dans la fin de l’apartheid, est décédé il y a 10 ans le 5 décembre 2013. Le monde pleurait la perte d’un symbole de la liberté et de la démocratie. Cependant, à mesure que l’Afrique du Sud réfléchit à son héritage, un consensus émerge parmi d’anciens camarades, la famille et les analystes : Mandela aurait été profondément déçu par l’état actuel de la nation.
Héritage de la Liberté et de la Démocratie : Un Rêve Qui S’estompe
Le plus grand exploit de Nelson Mandela fut le démantèlement de la règle oppressive de la minorité blanche en Afrique du Sud, instaurant la liberté et la démocratie grâce à son parti, le Congrès national africain (ANC). Il a pardonné à d’anciens ennemis et a promu l’une des constitutions les plus progressistes au monde. L’Afrique du Sud, autrefois exemple moral et phare d’espoir, est maintenant confrontée à la déception alors que des scandales de corruption sévissent au sein de l’ANC.
Le Déclin de l’ANC : De la Libération aux Allégations d’Enrichissement Personnel
Même à la retraite, l’ANC de Mandela a connu un déclin marqué par des scandales de corruption, en particulier sous la présidence de Jacob Zuma. Les critiques soutiennent que le parti, autrefois synonyme de libération, est désormais axé sur l’enrichissement personnel, abandonnant la promesse d’une vie meilleure pour la majorité des citoyens appauvris de l’Afrique du Sud. Peter Hain, ami proche de Mandela et activiste anti-apartheid, a déclaré que Mandela aurait été consterné par le déclin du pays et la corruption au sein de son ANC autrefois fière.
Défis à Venir : Difficultés Économiques et Changements Électoraux Imminents
À l’approche du 30e anniversaire des premières élections démocratiques de l’Afrique du Sud l’année prochaine, le pays est confronté à un taux de chômage élevé, à une inégalité croissante et à une pauvreté généralisée. Lumkile Mondi, professeur d’économie à l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, souligne l’effondrement des infrastructures comme un problème critique. Avec un taux de chômage de 32,5 % et des défaillances d’infrastructures touchant l’eau, les routes et l’énergie, la déception face à l’héritage envisagé de Mandela est palpable.