Le chef des armées kényanes, le général Francis Omondi Ogolla et 9 responsables militaires, ont été tués dans un crash d’hélicoptère dans l’ouest du Kenya jeudi. Le président William Ruto fait état d’un tragique accident et précise la présence de deux survivants lors de ce vol.
Un tragique accident aérien au Kenya
Au Kenya, le général Francis Omondi Ogolla, chef des forces armées, ainsi que neuf autres responsables militaires, ont été tués dans un accident d’hélicoptère survenu jeudi 18 avril.
L’appareil s’est écrasé peu de temps après le décollage, dans le comté d’Elgeyo Marakwet, à environ 400 kilomètres au nord-ouest de Nairobi, la capitale. Le président kényan, William Ruto, a qualifié cet événement de tragique accident, précisant qu’il y avait deux survivants à bord.
“Aujourd’hui à 14h30, notre nation a été frappée par un tragique accident aérien dans la région de Sindar (…) dans le comté d’Elgeyo Marakwet. Je suis profondément attristé d’annoncer le décès du général Francis Omondi Ogolla, chef des forces armées kényanes”, a déclaré le président William Ruto.
“Avec lui, lors de l’accident, se trouvaient onze autres vaillants militaires, neuf qui sont également décédés avec lui et deux survivants”, a-t-il ajouté.
Peu avant cette annonce, le président avait convoqué en urgence le conseil de sécurité du pays, soulignant la gravité de la situation. Les autorités ont immédiatement lancé une enquête pour déterminer les causes de l’accident.
Le Kenya pleure "un chef militaire accompli, mais aussi un patriote dévoué”
Le général Ogolla a été nommé chef des forces armées le 29 avril 2023, succédant au général Robert Kibochi. Il effectuait une tournée dans la région ouest du Kenya, une zone souvent en proie à des troubles et aux attaques de bandits locaux.
L’armée de l’air kényane, responsable de l’appareil accidenté, a affirmé que l’hélicoptère s’était écrasé lors d’une patrouille de nuit. Cependant, les circonstances exactes de l’accident restent floues. Ces responsables militaires étaient en tournée pour rendre visite aux troupes déployées dans le nord de la vallée du Rift dans le cadre de l’opération “Maliza Uhalifu” (“mettre fin à la criminalité” en swahili), a précisé William Ruto.
Avant sa nomination, le général Ogolla avait été au centre d’une controverse politique, des accusations l’ayant lié à une tentative d’influencer les résultats des élections générales de 2022, au détriment du président Ruto. Ces allégations ont suscité des débats houleux dans l’arène politique du pays.
L’ancien président Uhuru Kenyatta a salué dans un communiqué “non seulement un chef militaire accompli, mais aussi un patriote dévoué qui a consacré sa vie à servir et à protéger [le] pays”.
L’Union africaine, le groupement régional d’Afrique de l’Est (IGAD) ainsi que les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne ont également transmis leurs condoléances au Kenya. Le chef de l’Etat a décrété trois jours de deuil national en hommage au chef des armées du pays.
Défis sécuritaires pour le Kenya dans les régions frontalières
Le pays est confronté à des défis sécuritaires majeurs notamment dans les régions frontalières où persistent les attaques d’Al-Shabab et les activités des bandits locaux.
Des troupes kényanes sont présentes en Somalie dans le cadre de la mission de transition de l’Union africaine (AMISOM, devenue ATIMIS) pour aider à la lutte contre le terrorisme et à promouvoir la stabilité régionale.
Elles sont déployées dans la région depuis 2011, mais il est désormais prévu de retirer les forces multinationales à mesure que les troupes somaliennes prennent en charge la sécurité de leur pays. Le groupe islamiste Harakat Al-Shabaab Al Mujaheddin (mouvement des jeunes combattants), plus connu sous le nom de “Al Shebab” a multiplié les attaques au Kenya ces derniers mois, tuant des dizaines de personnes dans la région frontalière.
Le pays est devenu une cible majeure pour les shebab depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011, suivie de sa participation à la force de l’Union africaine en Somalie créée en 2012 pour combattre cette insurrection.
Les djihadistes ont tiré parti de la porosité de la frontière, tout en recrutant dans la jeunesse locale. Ils ont mené de multiples attaques meurtrières, telles que celle perpétrée contre le centre commercial Westgate à Nairobi en septembre 2013 (67 morts), l’attaque à l’université de Garissa en avril 2015 (148 morts), et l’attentat au complexe hôtelier Dusit, également à Nairobi, en janvier 2019 (21 morts).
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Diplômée en journalisme web et digital media, avec une spécialisation dans les sujets africains, le sport et la culture, Sira a également suivi un cursus en communication et obtenu un diplôme en communication digitale. Son parcours professionnel inclut la couverture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023 et des élections présidentielles au Sénégal en 2024.
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