Dans un développement tragique, des insurgés djihadistes opérant dans la province de Yatenga au Burkina Faso ont mené une attaque meurtrière, entraînant la mort de plus de 50 personnes, dont 36 combattants volontaires et 17 soldats. Cette attaque marque l’un des revers les plus graves pour l’armée burkinabè depuis qu’Ibrahim Traoré, président par intérim, a pris le pouvoir il y a un an à la suite d’un coup d’État.
L’armée burkinabè a confirmé le dévastateur incident, condamnant l’attaque dans les termes les plus forts et jurant de traduire les auteurs en justice. Dans un communiqué, l’armée a exprimé sa détermination à poursuivre les éléments terroristes restants, avec des rapports indiquant que plusieurs dizaines d’insurgés ont déjà été neutralisés.
Depuis 2015, les forces armées du Burkina Faso sont engagées dans une lutte acharnée contre des groupes extrémistes, certains entretenant des liens avec Al-Qaïda et l’État islamique. L’armée nationale, souvent sous-effectif et surpassée, a été contrainte de s’appuyer sur un réseau de combattants volontaires, qui ont fait l’objet d’accusations d’organisations de surveillance pour avoir causé des pertes civiles, y compris parmi les enfants.
La violence implacable perpétrée par les insurgés djihadistes a infligé d’indicibles souffrances à la population du Burkina Faso, avec des milliers de morts et plus de 2 millions de personnes déplacées. La capitale, Ouagadougou, est de plus en plus encerclée par les activités extrémistes, et les civils dans les zones sous le contrôle des terroristes font face à de graves restrictions de déplacement et d’accès aux biens et services essentiels.
Les analystes du conflit ont averti que près de la moitié du pays se trouve désormais dans un état d’anarchie, exacerbant davantage la crise. Un rapport du Centre d’études stratégiques de l’Afrique a récemment souligné la gravité de la situation, déclarant : “Cette violence, associée à la propagation géographique des activités extrémistes autour d’Ouagadougou, place le Burkina Faso plus que jamais au bord de l’effondrement.”
Malgré deux coups d’État militaires au cours de la dernière année visant à rétablir l’ordre et la souveraineté nationale, les tueries extrémistes ont augmenté de manière significative. Selon le rapport du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, ces attaques ont presque triplé par rapport à la période précédant le premier coup d’État en janvier 2022.
Dans un geste reflétant l’aggravation de la situation, le président Ibrahim Traoré a récemment mis fin à un accord qui autorisait les forces militaires françaises à combattre les insurgés sur le territoire burkinabè. À la place, Traoré a exploré la possibilité d’une coopération militaire avec la Russie, rencontrant une délégation russe la semaine dernière pour discuter des avenues potentielles de collaboration.
Alors que le Burkina Faso continue de lutter contre l’implacable offensive des insurgés djihadistes et une crise humanitaire qui s’aggrave, la communauté internationale reste profondément préoccupée par la stabilité future du pays et le bien-être de ses citoyens.