Le président Bola Tinubu du Nigeria a engagé des discussions bilatérales avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa à New York en amont de l’Assemblée générale des Nations Unies, où il a appelé à la réforme des organismes financiers internationaux pour répondre aux besoins spécifiques des démocraties en développement en Afrique. Les dirigeants ont discuté d’une série de questions, notamment la coopération économique, le développement mutuel et la solidarité régionale.
Dans une déclaration publiée par le porte-parole présidentiel Ajuri Ngelale, le président Tinubu a souligné l’importance d’orienter les ressources financières internationales vers le développement de l’Afrique. Il a fait valoir que l’Afrique, malgré ses vastes ressources humaines et naturelles, n’a pas reçu le type de soutien que l’Europe a reçu à travers le Plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale. Tinubu s’est demandé pourquoi l’Afrique n’avait pas bénéficié d’initiatives similaires et a souligné la nécessité d’éviter de remplacer les anciens défis par de nouveaux.
“Vous ne pouvez pas avoir une démocratie stable en présence d’une pauvreté de connaissances et d’une population affamée. Une démocratie sans nourriture sur la table est un terrain fertile pour ce qui nous consumera, si l’on n’y prend pas garde”, a fait remarquer le président Tinubu.
Il a appelé à une réforme au sein des institutions internationales de financement du développement, les exhortant à cesser de traiter l’Afrique comme un terrain de récupération économique et à reconnaître plutôt le potentiel du continent en matière d’investissement et de coopération. Le président Tinubu a souligné les opportunités de collaboration entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, telles que les industries minières sud-africaines contribuant au secteur de développement des minéraux solides du Nigeria et les télécommunications nigérianes bénéficiant de l’expertise sud-africaine.
Le président Ramaphosa a reconnu les réformes économiques « courageuses » du président Tinubu et a exprimé l’importance d’approfondir les liens économiques entre leurs nations, en particulier à la lumière de l’Accord de libre-échange continental africain. Il a souligné que le Nigeria et l’Afrique du Sud, en tant que deux économies africaines majeures, peuvent créer des richesses significatives grâce à un partenariat étroit et intentionnel.
“Nous sommes deux économies majeures sur notre continent et il est important que nous approfondissions nos liens économiques, en particulier à la lumière de l’Accord de libre-échange continental africain. Nous sommes très attachés à l’approfondissement de nos relations économiques”, a déclaré le président Ramaphosa.
Le président sud-africain a également souligné l’importance historique de la coopération entre le Nigeria et l’Afrique du Sud sur les questions mondiales, affirmant que leurs positions communes ont eu un impact substantiel sur la scène mondiale. Il a souligné la nécessité pour les pays africains de rechercher des partenaires qui les aideront à promouvoir leurs propres intérêts et à faire avancer le Sud global.
Reconnaissant le leadership efficace du président Tinubu en tant que président de l’Autorité des chefs d’État de la CEDEAO, le président Ramaphosa a exprimé le désir d’imiter l’unité démontrée par les nations d’Afrique de l’Ouest au sein de la sous-région de l’Afrique australe, en particulier pour relever les défis au Mozambique et dans d’autres régions.
“Nous pensons que nous avons beaucoup à apprendre de la CEDEAO et de son unité pour parvenir à des positions consensuelles sur les questions sous-régionales. C’est quelque chose que nous cherchons à imiter dans la sous-région de l’Afrique australe”, a déclaré le président Ramaphosa.
Au cours de la réunion bilatérale, le président Ramaphosa a invité le président Tinubu à se rendre en Afrique du Sud, poursuivant ainsi les efforts visant à approfondir les liens économiques et à renforcer les relations plus larges entre leurs pays. Le président Tinubu a accepté l’invitation, soulignant le potentiel du Nigeria et de l’Afrique du Sud à travailler ensemble pour faire progresser leurs intérêts communs au profit de plus d’un milliard d’Africains dotés de leurs vastes richesses humaines et naturelles.
Les discussions entre les deux dirigeants ont souligné l’importance de la collaboration des nations africaines, de la réforme des organismes financiers internationaux et du renforcement de l’unité régionale pour libérer l’immense potentiel du continent et relever ses défis uniques.