Malgré d’importantes réserves de gaz naturel, l’Afrique peine à en tirer pleinement profit. Pour garantir à la région une part plus large de ses bénéfices économiques, des investissements en amont, le développement des ressources gazières et le soutien aux opérateurs indépendants sont impératifs.
L’importance cruciale de l’investissement en amont
L’Afrique possède la troisième plus grande réserve de gaz naturel au monde par région. Cependant, au cours des dix prochaines années, elle ne représentera que 6 % des investissements mondiaux en amont. En conséquence, la production africaine passera de 12,4 millions de barils équivalents pétrole par jour (BEPO/j) prévus en 2024 à 10,1 millions en 2033.
Pour inverser cette tendance, des mesures sont nécessaires pour réduire les coûts et améliorer la réalisation des projets. De manière encourageante, des développements positifs sont en cours avec l’Angola, la Côte d’Ivoire et le Nigeria en tête des nouvelles mises en service de production.
L’Angola mène également la danse avec quatre importantes décisions d’investissement financier (FID) dans le domaine des projets verts prévues tout au long de l’année 2023.
Cependant, les pressions liées à l’inflation des coûts pèseront tant sur les opérateurs que sur les prêteurs de projets africains. Face à des prix élevés, le gouvernement est susceptible d’augmenter les taux d’imposition, ce qui aggravera le problème.
Une approche plus éclairée consisterait à alléger les taxes sur les nouveaux investissements et les énergies renouvelables pour contribuer à la décarbonisation de l’industrie en amont de l’Afrique.
Étant donné que l’intensité carbone en amont africaine est parmi les plus élevées au niveau mondial, les investissements doivent également répondre aux réglementations en matière de durabilité, sous peine de voir les compagnies pétrolières internationales et les prêteurs se retirer.
Développer les ressources gazières
Historiquement, les principales ressources gazières de l’Afrique ont reposé sur les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) pour leur commercialisation, caractérisées par des coûts élevés, des rendements faibles et de longues périodes de récupération.
Le développement d’alternatives est essentiel pour les pays riches en gaz en Afrique, et le gaz naturel liquéfié flottant (FLNG) offre une voie différente vers la monétisation. Ses coûts en capital moins élevés, associés à une demande accrue de GNL rapide à commercialiser, en font une proposition attrayante pour les développeurs, les investisseurs et les preneurs.
L’Afrique est au centre du boom actuel, avec le projet GoFLNG du Cameroun et le projet Coral Sul FLNG du Mozambique qui établissent la norme. De même, des projets en Mauritanie-Sénégal, au Congo et au Gabon suivent le mouvement. Le FLNG est également à l’étude au Nigeria et en Namibie, offrant une alternative au projet terrestre problématique de Rovuma au Mozambique.
Cependant, le FLNG n’est pas sans risques. Les préoccupations concernant les dérapages budgétaires, les retards dans les calendriers et la sécurité devront être gérées par les développeurs. De plus, malgré son potentiel pour stimuler la production d’énergie, le développement du gaz pour le marché intérieur sera un défi en raison de son coût élevé et d’une infrastructure limitée.
Soutien aux opérateurs indépendants
Les opérateurs indépendants deviennent de plus en plus actifs sur tout le continent et ont besoin d’un soutien continu pour se développer.
Alors que les compagnies pétrolières internationales sont de plus en plus sous pression pour se concentrer sur des opportunités à faibles émissions de carbone et à faible coût, la cession d’actifs à forte intensité carbone dans des pays comme le Nigeria, le Gabon et le Congo correspond à leur stratégie.
De manière encourageante, les gouvernements africains soutiennent de plus en plus les opérateurs locaux en proposant des conditions fiscales favorables et des actifs marginaux. En effet, des environnements réglementaires propices favorisent une plus grande diversification économique et la création d’emplois.
De plus, une “licence d’exploitation” locale et des partenariats avec des investisseurs internationaux aident les entreprises africaines à accéder au capital et à l’expertise technique nécessaires pour développer leurs actifs.
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