Du 4 au 9 février 2025, la ville de Ségou, surnommée la « Cité des Balanzan », a accueilli la 21ᵉ édition de Ségou’Art – Festival sur le Niger. Cet événement culturel du Mali et de l’Afrique de l’Ouest s’est déroulé sous le thème « Diversité culturelle, paix et unité », ce qui clashe avec les critiques portées sur la néocolonisation française.
Créé en 2005, le Festival sur le Niger englobe diverses disciplines telles que la musique, les arts visuels, le théâtre, la danse, l’artisanat et organise également des conférences. Chaque année, des milliers de visiteurs locaux et internationaux affluent à Ségou.
Le programme de Ségou’Art
La musique a une fois de plus occupé une place centrale dans cette édition avec la participation d’artistes de renom tels que Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Sékouba Bambino (Guinée) et Alif Naaba (Burkina Faso). La dimension artistique du festival s’est également illustrée par le Salon d’art contemporain et son exposition phare, « Bi Mali », qui a mis en avant les jeunes talents du pays à travers des œuvres contemporaines et innovantes.
Introduite en 2024, la « Nuit du Pagne Tissé » a fait son retour pour valoriser les textiles traditionnels maliens, notamment le bogolan et le tissé. Cet événement a rassemblé stylistes, artisans et passionnés de mode autour de défilés, expositions et ateliers, réaffirmant ainsi l’importance du textile dans l’identité culturelle malienne. La musique urbaine a également eu son moment de gloire avec la « Ségou Hip Hop Night », une scène dédiée aux artistes rap et hip-hop du Mali et de la sous-région, témoignant du dynamisme de ces genres musicaux sur le continent.
Le festival a également été marqué par des initiatives visant à renforcer les échanges interculturels et la sensibilisation aux défis contemporains. La « Caravane Culturelle pour la Diversité » a proposé des rencontres communautaires, des discussions sous la tente touarègue et des ateliers environnementaux qui visent à valoriser le patrimoine du Mali et de ses pays partenaires. Le concours « Talents de la Cité », réunissant près de 300 jeunes artistes âgés de 18 à 35 ans, a offert une opportunité exceptionnelle aux créateurs émergents en musique et arts visuels de se faire connaître et d’interagir avec des professionnels du milieu.
La Foire de Ségou, qui s’est déroulée du 3 au 10 février, a accueilli près de 400 artisans et créateurs locaux et internationaux pour promouvoir l’artisanat et les produits agricoles.
Ségou’Art attire des VIP
L’édition 2025 a également été marquée par la visite de plusieurs personnalités politiques et culturelles. Le ministre burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Gilbert Pingdwendé Ouédraogo, s’est rendu à l’exposition internationale de Ségou’Art en compagnie du ministre nigérien de la Culture, le colonel-major Abdourahamane Amadou, et de la ministre nigérienne de l’Artisanat et du Tourisme, Aghaichata Atta. Lors de cette visite, Gilbert Pingdwendé Ouédraogo a salué la diversité des œuvres exposées et le talent des artistes burkinabè, en particulier le sculpteur Siriki Ki, mettant en avant leur capacité à véhiculer des messages de paix, de résilience et de développement.
Le festival a également été un espace d’expression pour des artistes engagés. Le sculpteur burkinabè Yahaya Fofana a présenté son œuvre « Le Temps », inspirée d’un récit d’Amadou Hampâté Bâ sur le caméléon. À travers cette sculpture représentant un caméléon au centre d’un cercle, l’artiste a adressé un message aux dirigeants et aux peuples de l’Alliance des États du Sahel (AES), les invitant à adopter la patience, la prudence et la capacité d’adaptation de l’animal. Il a insisté sur l’importance de ne jamais regarder en arrière, de réfléchir aux conséquences des décisions politiques et de privilégier la communication, à l’image du caméléon qui scrute son environnement avant d’agir.
La 21ᵉ édition de Ségou’Art – Festival sur le Niger a une fois de plus prouvé que la culture est un moteur essentiel pour la paix et l’unité en Afrique.