Israël a rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud, Eliav Belotserkovsky, “pour consultations”, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères d’Israël. La décision, annoncée lundi, fait suite aux “dernières déclarations sud-africaines” sur Israël, selon le porte-parole du ministère, Lior Haiat. Cependant, aucun détail spécifique sur ces déclarations n’a été fourni.
Critiques virulentes de l’Afrique du Sud et motion parlementaire
L’Afrique du Sud a vivement critiqué l’opération militaire d’Israël à Gaza, entraînant une escalade significative des tensions diplomatiques. Mardi, les membres du Parlement sud-africain ont adopté une motion recommandant la fermeture de l’ambassade israélienne jusqu’à l’obtention d’un cessez-le-feu et d’un engagement envers des négociations. La motion a été largement soutenue au Parlement, avec 248 voix pour et 91 contre. Notamment, tous les législateurs du Congrès national africain (ANC) au pouvoir ont approuvé la motion, bien qu’il reste incertain si le gouvernement agira sur cette recommandation.
Malgré les objections du président de séance, certains membres du Parlement ont scandé “libérez la Palestine” après l’adoption de la motion, soulignant la position passionnée de certains politiciens sud-africains sur la question.
Réponse internationale et sommet des Brics
Le rappel de l’ambassadeur Belotserkovsky coïncide avec l’accueil par l’Afrique du Sud d’un sommet virtuel du groupe des Brics, composé de puissances émergentes telles que la Chine et la Russie. Les dirigeants des Brics, à la clôture du sommet, ont appelé conjointement à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et soutenu dans la bande de Gaza. Le président chinois Xi Jinping a spécifiquement plaidé en faveur de la libération des détenus civils.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a vivement critiqué ce qu’il a qualifié de “punition collective” des civils palestiniens. Pendant ce temps, le président russe Vladimir Poutine a accusé les États-Unis de bloquer les efforts internationaux pour instaurer la paix au Moyen-Orient.
Cour pénale internationale (CPI) et actions des Nations unies (ONU)
Dans une démarche supplémentaire, l’Afrique du Sud a exhorté lundi la Cour pénale internationale (CPI) à émettre un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’ici mi-décembre. Le ministre à la Présidence, Khumbudzo Ntshavheni, a souligné qu’un échec à le faire signalerait un “échec total” de la gouvernance mondiale. L’Afrique du Sud, aux côtés du Bangladesh, de la Bolivie, des Comores et de Djibouti, a soumis un renvoi à la CPI pour enquêter sur d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza.
Sur la scène internationale, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à des “pauses humanitaires urgentes et prolongées” dans la bande de Gaza, permettant aux agences de l’ONU d’accéder en toute sécurité à ce territoire isolé.
Cette évolution intervient après le rappel des diplomates sud-africains d’Israël plus tôt ce mois-ci, marquant l’absence d’un ambassadeur sud-africain en Israël depuis cinq ans.