Le président Joe Biden s’apprête à organiser un deuxième sommet avec les dirigeants des nations insulaires du Pacifique cette semaine, dans le cadre d’une stratégie visant à contrer l’influence croissante de la Chine dans la région. Ce sommet de trois jours englobera une série de mesures diplomatiques, d’engagements en matière d’infrastructures et de rencontres culturelles.
Reconnaissance diplomatique et investissements dans les infrastructures
Pendant le sommet, les États-Unis feront un grand pas diplomatique en reconnaissant officiellement la souveraineté de deux îles du Pacifique : les îles Cook et Niue. Cette reconnaissance souligne l’engagement des États-Unis à renforcer leurs alliances dans le Pacifique et à préserver la souveraineté de la région.
En plus de la reconnaissance diplomatique, les États-Unis s’engagent à fournir un soutien financier substantiel pour le développement des infrastructures. Cet engagement financier se concentrera sur l’amélioration de la connectivité Internet grâce à l’installation de câbles sous-marins, une mesure considérée comme essentielle pour le développement économique de ces nations insulaires.
Honneur aux dirigeants régionaux et échanges culturels
Le sommet comportera également un volet d’échanges culturels, où les dirigeants régionaux seront honorés lors d’un match de la NFL à Baltimore. Cette initiative vise à promouvoir les liens culturels et à célébrer l’héritage des îliens du Pacifique parmi de nombreux joueurs de la NFL.
Complexités géopolitiques et absences notables
Cependant, le sommet n’est pas sans ses complexités. Le Premier ministre des îles Salomon, Manasseh Sogavare, qui a renforcé les liens de son pays avec la Chine, a choisi de ne pas assister au sommet, suscitant la déception de l’administration américaine. L’alignement de Sogavare sur Pékin a soulevé des inquiétudes quant à l’influence de la Chine dans la région.
Bien que les États-Unis aient ouvert de nouvelles ambassades et des bureaux de l’USAID dans le Pacifique depuis le sommet de l’année dernière, les fonds alloués à ces initiatives sont en attente d’approbation du Congrès, comme l’a souligné Meg Keen, directrice des programmes des îles du Pacifique à l’Institut Lowy d’Australie. Les nations insulaires du Pacifique apprécient le réengagement des États-Unis, mais restent prudentes face à toute escalade de la militarisation découlant des rivalités géopolitiques.
Le Premier ministre de Vanuatu, Sato Kilman, est également absent du sommet, son bureau évoquant d’autres engagements. La nomination de Kilman a suivi un vote de défiance contre son prédécesseur, qui avait signé un pacte de sécurité avec l’allié américain, l’Australie. Les États-Unis sont en négociation pour ouvrir une ambassade au Vanuatu, dans le but d’accroître leur présence diplomatique dans la région.
Alors que les Fidji ont favorablement accueilli la présence accrue des États-Unis, les Kiribati, situées à 4 000 km au sud-ouest d’Hawaï, ont choisi de moderniser une piste d’atterrissage datant de la Seconde Guerre mondiale avec l’aide de la Chine, mettant en lumière les complexités des choix stratégiques des nations du Pacifique.
Perspectives d’avenir
Les États-Unis ont renouvelé cette année des accords militaires avec Palau et la Micronésie, consolidant ainsi leur accès exclusif à des zones stratégiques du Pacifique. Les négociations avec les îles Marshall, qui demandent plus de financement pour faire face aux conséquences des essais nucléaires massifs américains des années 1940 et 1950, sont en cours, avec l’optimisme de parvenir à une conclusion favorable.
L’administration Biden demeure déterminée à contrer l’influence chinoise dans le Pacifique et à renforcer les liens avec les nations insulaires du Pacifique. Bien que des absences notables et des dynamiques géopolitiques présentent des défis, le sommet témoigne de la volonté des États-Unis de préserver leurs intérêts stratégiques dans cette région cruciale.