Une étude récemment publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences révèle des tendances alarmantes dans les lacs des Adirondacks, à New York, où le réchauffement climatique et le brunissement des lacs rendent de plus en plus le habitat inadapté pour les espèces de poissons d’eau froide. L’étude, intitulée “Réchauffement et brunissement simultanés éliminent l’habitat des poissons d’eau froide dans de nombreux lacs tempérés”, met en lumière les conséquences potentielles pour les lacs tempérés non seulement dans les Adirondacks, mais aussi dans le nord-est de l’Amérique du Nord et certaines régions d’Europe.
Habitats en Diminution pour les Espèces d’Eau Froide
L’étude, menée par une équipe de chercheurs, indique qu’environ 5% seulement des lacs des Adirondacks pourraient continuer à fournir des conditions propices aux espèces d’eau froide telles que la truite, le saumon et le corégone, compte tenu de la trajectoire actuelle du changement climatique et du brunissement des lacs. Ces facteurs rendent le fond de la plupart des lacs de la région inhabitable pour ces espèces, suscitant des inquiétudes quant à l’avenir de la biodiversité dans ces eaux préservées.
Appel à la Conservation et à la Protection
Stephen Jane, premier auteur de l’étude et ancien boursier postdoctoral du Cornell Atkinson Center for Sustainability, souligne l’urgence d’identifier et de protéger les lacs pouvant servir de refuge pour les poissons d’eau froide face au brunissement et au réchauffement en cours. Peter McIntyre, auteur principal de l’étude, insiste sur la nécessité de sauvegarder le nombre modeste de lacs tamponnés dans les Adirondacks contre les menaces environnementales telles que les invasions d’espèces, la pollution par les nutriments et le sel, afin de garantir la préservation de ces habitats critiques.
Élucidation des Causes
L’étude attribue l’augmentation du brunissement à un siècle de pluies acides, malgré la réduction notable des apports acides au cours des dernières décennies. Le changement climatique aggrave le problème, entraînant un afflux accru de matière végétale dissoute dans les lacs. L’eau plus brune absorbe non seulement plus de lumière solaire, entraînant un réchauffement, mais piège également la chaleur en haut du lac, affectant la répartition du chauffage solaire dans la colonne d’eau.
Implications pour les Espèces d’Eau Froide
L’équipe de recherche a déployé des capteurs dans 15 lacs des Adirondacks pour mesurer l’oxygène dissous et la température, fournissant des cartes haute résolution des habitats propices à la truite de ruisseau. Ils ont constaté que seulement 1% des lacs étaient plus profonds que 30 mètres, évitant l’épuisement de l’oxygène, et 4% étaient très clairs, offrant un bon habitat pour les poissons d’eau froide. Cependant, l’étude avertit que pour près de 95% des lacs des Adirondacks, un brunissement supplémentaire sera nuisible à ces espèces d’eau froide.
Conclusion
Les résultats de cette étude soulignent la nécessité cruciale d’efforts de conservation et de mesures stratégiques pour protéger les habitats adaptés restants pour les espèces d’eau froide dans les Adirondacks. À mesure que le changement climatique se poursuit, les implications s’étendent au-delà de cette région, affectant les lacs tempérés dans d’autres parties de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Une action urgente est nécessaire pour atténuer l’impact du réchauffement climatique et du brunissement des lacs sur ces écosystèmes vitaux.