C’est quelque chose d’inédit – Alors que Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur des élections présidentielles de juillet 2024, l’opposition menée par María Corina Machado affirme que ce résultat ne reflète pas la volonté du peuple vénézuélien. Edmundo González, figure phare de l’opposition, est désigné comme le véritable président élu.
Selon Machado, il prêtera serment le 10 janvier 2025, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour la nation sud-américaine. Les Etats-Unis aussi reconnaissent que le peuple a élu Edmundo González.
Edmundo González attendu comme président en 2025 signifie un tournant pour la démocratie.
Le Venezuela, autrefois l’un des pays les plus prospères d’Amérique latine grâce à ses vastes réserves pétrolières, a connu de graves crises économiques et politiques depuis. Dès les années 1920, la découverte de pétrole a transformé l’économie du pays, le propulsant au rang de deuxième producteur mondial. L’essor s’est poursuivi dans les décennies suivantes, notamment dans les années 1970, lorsque les prix du pétrole ont triplé, assurant une richesse sans précédent au pays.
Cette prospérité n’a pas duré. La chute des prix du pétrole dans les années 1980 a plongé le Venezuela dans une récession prolongée, exacerbée par des politiques économiques inefficaces, des taux d’inflation élevés et une dette extérieure massive. Les années 1990 ont vu l’ascension d’Hugo Chávez, qui promettait une révolution bolivarienne pour mettre fin à la corruption et réduire la pauvreté. Bien que ses politiques aient permis une augmentation des dépenses sociales, elles ont également instauré un système économique dépendant du pétrole, rendant le pays vulnérable à toute fluctuation des marchés.
Sous la présidence de Nicolás Maduro, successeur de Chávez, la situation s’est considérablement détériorée. L’hyperinflation, la pénurie de produits de base et la migration massive de millions de Vénézuéliens ont marqué cette période comme l’une des plus sombres de l’histoire du pays.
Il faut se souvenir que le PIB (Donc Produit Intérieur Brut, qui exprime l’ensemble des biens et des services produits dans un pays sur un an) s’est élevé à 7 107,44 dollars américains en 2014 contre 3 691,64 dollars en 2024. Une chute gigantesque donc. Par contraste, celui de la France est de 3 030 904 089 608 dollars en 2024.
Les élections présidentielles de juillet 2024 ont fait couler de l’encre et délier des langues. Nicolás Maduro a revendiqué sa victoire électorale, pourtant controversée, déclenchant des manifestations massives dans tout le pays. L’opposition, dirigée par Edmundo González et María Corina Machado, a contesté la légitimité des résultats, accusant le régime de Maduro de fraude électorale.
Malgré l’exil d’Edmundo González en Espagne, où il s’était réfugié après qu’un mandat d’arrêt ait été émis contre lui par le régime Maduro, sa candidature a mobilisé une large base de soutien populaire. Les résultats des élections, selon l’opposition, ont clairement indiqué que González avait remporté la majorité des voix. Plusieurs pays, dont les États-Unis, le Brésil, la Colombie et le Chili, ont reconnu González comme le président légitime du Venezuela.
María Corina Machado, la “dame de fer” a déclaré récemment que González prêtera serment le 10 janvier 2025, une date qui pourrait marquer un tournant pour le Venezuela. Cette déclaration sert à forcer Maduro à céder le pouvoir, lui qui est plus proche d’un dictateur que d’un président. Elle pense que Maduro est sur le point de céder alors qu’elle n’est pas certaine de pouvoir mettre le nez dehors, malgré une foule de supporters criant son nom à chaque apparition publique. Elle n’a donc pas pu s’exprimer plus que cela mais a décrété qu’il s’agissait d’un “test difficile” pour elle. “Nous, les Vénézuéliens, avons fait tout ce que la communauté internationale nous demandait“, affirme-t-elle, rappellant que le peuple a pris un risque en votant pour l’opposition. ” Il est désormais temps pour la communauté internationale de faire sa part.“
Edmundo González est un espoir international, soutenu par les Etats-Unis
Les sanctions américaines contre le Venezuela, initiées sous la présidence de Chávez et renforcées sous celle de Maduro, ont joué un rôle clé dans l’évolution de la crise. Ces sanctions visent à affaiblir le régime en ciblant les individus et secteurs clés, notamment l’industrie pétrolière. Cependant, elles ont également aggravé les difficultés économiques de la population, avec une production pétrolière tombée à 558 000 barils par jour en 2021, contre 3,2 millions dans les années 1990.
L’administration Biden avait bien amorcé des discussions pour alléger certaines sanctions en échange de concessions démocratiques mais le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait marquer une rechute du soutien américain envers le Venezuela. Les experts estiment que Trump pourrait renforcer les sanctions et intensifier les pressions économiques, isolant davantage le régime Maduro.
La reconnaissance internationale d’Edmundo González comme président légitime représente une lueur d’espoir pour de nombreux Vénézuéliens qui aspirent à un changement pro-démocratie. La transition politique, si elle se concrétise, nécessitera un consensus national mais aussi un soutien international pour reconstruire les politiques nationales et une économie dévastée pour rétablir la confiance dans les institutions démocratiques.
Le serment d’investiture prévu en janvier 2025 sera une date clé pour observer l’évolution de la crise vénézuélienne. Si González parvient à prendre le pouvoir, il devra redresser un pays marqué par des années de corruption, de répression et de pauvreté.