C’est bien connu qu’à l’école française, la Chine est dépeinte comme l’un des pays en voie de développement étant donné sa propension à négliger les droits humains, l’inégalité de développement dans ce super pays, ou d’un côté on a des milliardaires et de l’autre, des personnes qui peinent à se nourrir.
Toutefois, avec la deuxième économie du monde, une croissance prévue à 5% pour cette année et surtout une hyper-dépendance des autres pays, puisque la Chine est “l’atelier du monde”, il devient normal pour les pays européens de s’inquiéter du pouvoir de ce pays qui semble inarrêtable.
La Chine est une menace beaucoup plus importante que l’on ne le croit.
Lorsqu’on pense à la crise du Covid-21, beaucoup de personnes pensent immédiatement au fait que sans la Chine, nous n’aurions pas tous accès au vaccin en Europe.
Cela souligne l’énorme précarité de la situation européenne, où chacun est pris en sandwich entre les influences de grandes puissances telles que la Russie, la Chine ou les Etats-Unis.
C’est bien naturellement qu’il faut se demander – sur quels autres plans sommes-nous dépendants de la Chine? Bien sûr, il y a les vêtements et les gadgets de ménage, constamment promus sur des sites tels qu’Ali Express ou SheIn.
Récemment la France a commencé à instaurer des mesures pour empêcher les français de surconsommer des produits chinois , par exemple une taxe sur la fast-fashion.
L’un des arguments les plus courants contre cette mesure est que beaucoup de consommateurs français ne peuvent pas se permettre d’acheter autre chose que la fast-fashion. En réalité, le coût de la fast-fashion surpasse ce que l’on peut croire.
Acheter de la fast-fashion, c’est directement nuire à son pouvoir d’achat en France. En effet, si les revenus des français augmentent et que les prix restent les mêmes, le pouvoir d’achat serait en hausse. A l’inverse, si les revenus diminuent mais que les prix restent les mêmes, le pouvoir d’achat diminue.
Acheter de la fast-fashion chinoise lorsqu’on vit en France correspond à soutenir les ateliers chinois, soutenir la demande en Chine. Vous l’aurez compris – Cela revient à donner plus de pouvoir économique à la Chine qui peut donc déterminer les prix.
Conversement, consommer chinois revient à détruire les opportunités d’emploi en France (puisqu’on ne consomme pas ici, pas besoin d’entreprises locales!) et donc limiter le pouvoir d’achat français.
Que compte faire l’Europe pour limiter le pouvoir de la Chine?
Mardi dernier, les enquêteurs de l’Union européenne sont allés faire un tour dans les bureaux de Nuctech, des fabricants de systèmes de sécurité situés en Pologne et aux Pays-Bas.
Ces entreprises étaient autrefois dirigées par le fils du précédent président chinois Hu Jintao, ce qui cause, bien sûr, une tension palpable entre la Chine et l’Union européenne.
La raison du raid est liée à un problème quant aux subventions chinoises qui servent à fausser le marché. En somme – La Chine offre des subventions à des entreprises chinoises qui sont basées en Europe.
C’est un cas classique de concurrence déloyale.
Toutefois, ce raid « met en évidence la détérioration supplémentaire de l’environnement des affaires de l’UE et envoie un signal extrêmement négatif à toutes les entreprises étrangères », a déclaré la mission chinoise auprès de l’UE.
L’Europe est vraiment en train de mettre le hola sur le pouvoir de la Chine car, après de longues négociations, il s’avère que le dialogue est futile et que des lois doivent encadrer le marché pour éviter ce genre de problème.
Une résolution parlementaire a été adoptée la semaine dernière pour faire face à cette dépendance sur la Chine qui risque de s’aggraver si l’Europe ne fait rien.
Cette résolution s’intitule “Implications de sécurité et de défense de l’influence de la Chine sur les infrastructures critiques de l’Union européenne”.
Klemen Grošelj, rapporteur pour l’Union européenne et homme politique en Slovaquie explique que ces mesures cherchent à tacler toute forme de menace que représente la Chine sur le marché européen en expliquant que “L’élément principal du système chinois est une fusion militaro-civile pleine et entière, ce qui signifie que l’État dirige des programmes et des plans dirigés par l’État pour utiliser toute la puissance étatique et commerciale pour renforcer l’APL.
Plusieurs risques en matière de sécurité et de défense y sont associés : un risque de transfert de technologie et de savoir-faire technologique vers des entreprises directement ou indirectement liées à l’armée chinoise ; le risque de monopole de la Chine dans certains domaines technologiques, comme les batteries, la production de silicium, sans parler d’un monopole sur les terres rares et autres matériaux critiques qui constitue un risque pour la défense et l’industrie de l’UE.
Les communications par câble sous-marin constituent une troisième préoccupation importante en matière de sécurité, en raison de la technologie utilisée et des services fournis aux structures diplomatiques et militaires de l’UE.
Comme l’a dit la présidente von der Leyen, nous ne devons pas nous efforcer de nous séparer de la Chine, mais plutôt de réduire les risques. Nous devons développer une boîte à outils pour répondre efficacement aux préoccupations de l’UE en matière de sécurité et de défense. Les infrastructures critiques européennes restent vulnérables. Par conséquent, nous devons développer un modèle holistique de sélection des investissements directs étrangers, ainsi que de tous les acteurs impliqués dans les projets d’infrastructures critiques de l’UE.
Nous avons besoin d’une adoption rapide et d’une mise en œuvre complète d’un cadre réglementaire élargi pour exclure les entités susceptibles d’avoir des implications en matière de sécurité pour l’UE, en particulier dans le domaine des technologies génériques ayant des applications militaires.
Les technologies à double usage doivent être clairement définies et basées sur des critères prospectifs, et nous avons besoin d’un cadre juridique pour atténuer les risques de sécurité provenant des fournisseurs de systèmes et de services de câbles sous-marins afin d’empêcher la collecte non autorisée de renseignements et de données – et nous devons soutenir et renforcer la résilience de nos partenaires les plus proches, en particulier les pays candidats et les alliés stratégiques.”
C’est bien dire que les articles 101 à 109 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ne sont pas suffisants pour faire face à la menace chinoise.
Ces articles précisent que toute activité économique qui s’apparente à des monopoly ou qui n’est pas transparente Et pourtant, la Chine demande à l’Union européenne de relâcher les mesures qui limitent leur activité économique dans l’Union européenne , expliquant qu’il ne s’agit là que d’une minorité d’entreprises qui bafouent les régulations européennes.
Cependant, cela n’est pas une excuse, puisque même les Etats-Unis, la première puissance mondiale s’inspire de l’Europe pour s’assurer que la Chine respecte bien ses engagements et ne s’adonne pas à de la concurrence déloyale.
Si l’Europe veut réellement se débarrasser de la menace chinoise, il faut faire des choix radicaux qui permettraient aux pays européens de développer leur économie de manière interne et réduire leur dettes respectives en limitant l’exposition aux influences étrangères comme les USA, la Chine et la Corée du Sud.