Dans un message d’adieu, Mme Emmanuelle Blatmann, l’ambassadrice française sortante au Nigeria, a souligné le problème persistant de l’insécurité comme un obstacle majeur à la croissance économique du Nigeria. Blatmann, qui s’apprête à occuper le poste de Directrice pour l’Afrique et l’océan Indien au Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est inquiétée de l’impact de l’insécurité sur le potentiel du Nigeria à devenir une puissance économique mondiale.
Défis de Sécurité Entravant les Opportunités Économiques
Blatmann a souligné le besoin urgent pour le Nigeria de relever ses défis en matière de sécurité, affirmant que résoudre ces problèmes attirerait de nombreuses opportunités commerciales. Elle a souligné une opportunité manquée pendant le conflit en Ukraine, lorsque les pays européens ont cherché des sources alternatives de gaz et de pétrole. En raison de l’insécurité au Nigeria et des activités des contrebandiers de pétrole, le pays n’a pas pu répondre à la demande, incitant les nations européennes à explorer d’autres options. Blatmann a regretté la perte d’un potentiel boom pétrolier et a souligné l’importance de résoudre les problèmes de sécurité pour restaurer la confiance des investisseurs.
Setbacks dans le Secteur Pétrolier et Gazier
L’ambassadrice a mis en avant sa frustration face aux perturbations dans le secteur pétrolier et gazier, les attribuant aux défis posés par les contrebandiers de pétrole. Pendant le conflit en Ukraine, les pays européens se sont tournés vers le Nigeria pour diversifier leurs approvisionnements énergétiques. Cependant, l’incapacité du Nigeria à honorer les contrats existants et les quotas de l’OPEP a conduit ces nations à chercher des solutions énergétiques ailleurs. Blatmann a exprimé sa déception face à l’impact négatif sur l’économie nigériane et a souligné l’insoutenabilité d’une telle situation pour les entreprises.
Investissement Continu de la France Malgré les Défis
Malgré les défis de sécurité, Blatmann a reconnu les vastes potentiels et opportunités du Nigeria. Elle a révélé que la France, en tant que deuxième pays en termes d’investissements directs étrangers (IDE) au Nigeria, a investi de manière constante dans le pays. Au cours de la dernière décennie, l’investissement français au Nigeria a doublé, les entreprises françaises employant plus de 10 000 Nigérians. Blatmann a souligné la contribution significative de la banque de développement française, l’Agence Française de Développement (AFD), qui a fourni des prêts concessionnels pour soutenir les projets de développement du Nigeria. L’ambassadrice a insisté sur le fait que le Nigeria reste parmi les cinq premiers pays bénéficiant d’importants investissements français, surpassant de nombreuses nations africaines francophones majeures.