Des chefs d’entreprise au Royaume-Uni ont appelé le leader du Parti travailliste, Sir Keir Starmer, à explorer une proposition audacieuse qui pourrait rapprocher le Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) grâce à une “adhésion associée”. Cette suggestion fait suite à un rapport commandé par les gouvernements français et allemand recommandant la création d’un “tiers extérieur”, ouvrant potentiellement la porte à des liens économiques plus forts entre le Royaume-Uni et l’UE.
L’adhésion associée à l’UE : Une proposition audacieuse
Sous le plan proposé pour l’adhésion associée, les pays du tiers extérieur contribueraient au budget annuel de l’UE en échange d’une participation limitée au marché unique de l’UE. Bien que le Parti travailliste ait publiquement rejeté l’idée en la qualifiant de “non-starter”, les récentes déclarations de Sir Keir Starmer ont soulevé des questions sur la position du parti en ce qui concerne l’alignement avec l’UE. Lors d’une conférence au Canada, il a souligné que “nous ne voulons pas diverger” des règles de l’UE, signalant ainsi une approche plus ouverte envers des liens plus étroits avec l’UE.
Soutien des chefs d’entreprise
Des chefs d’entreprise britanniques, qui luttent contre les barrières commerciales et la paperasserie liées au Brexit, ont exprimé leur soutien à l’idée de l’adhésion associée. Ils estiment que cela pourrait potentiellement éliminer les barrières tarifaires et réduire les frictions commerciales actuelles, ce qui bénéficierait à la fois aux entreprises britanniques et aux consommateurs.
Le soutien du secteur de la viande et de la chaîne du froid
Un développement notable dans ce contexte est la révélation de pourparlers secrets entre Sir Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron à Paris. Ces discussions ont apparemment couvert un large éventail de questions complexes liées à la relation entre le Royaume-Uni et l’UE. Cependant, Sir Keir a maintenu que le rétablissement de l’adhésion à l’UE n’est pas envisagé si le Parti travailliste arrive au pouvoir.
Le soutien du secteur de la viande et de la chaîne du froid
Nick Allen, le directeur général de l’Association britannique des transformateurs de viande (BMPA), a salué l’idée de l’adhésion associée, affirmant que “tout ce qui rend le commerce avec l’UE plus fluide serait une bonne chose”. Il a également souligné la nécessité d’un alignement complet avec la réglementation de l’UE, citant la bureaucratie actuelle et les coûts qui entravent la productivité et contribuent à l’inflation.
Vers une réglementation complète
La BMPA a précédemment soutenu la proposition du Parti travailliste de rechercher un nouvel accord vétérinaire, dans le but de réduire les contrôles agricoles et alimentaires lorsque l’accord de Brexit de Boris Johnson, l’Accord de commerce et de coopération (TCA), sera réexaminé en 2025. Cependant, M. Allen estime qu’explorer l’option de l’adhésion associée pourrait offrir un alignement encore plus large avec les règles de l’UE.
Appel à une coopération économique sensée
Shane Brennan, directeur général de la Fédération de la chaîne du froid, a souligné les défis auxquels la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Royaume-Uni a été confrontée en raison des règles post-Brexit. Il a exprimé son soutien à un modèle qui pourrait établir un arrangement économique plus sensé entre le Royaume-Uni et l’UE, en mettant l’accent sur l’importance de la coopération entre les deux parties. Cependant, Brennan a mis en garde contre le fait que l’alignement réglementaire complet pourrait faire du Royaume-Uni un “suiveur de règles”, ce qui ne serait probablement pas populaire sur le plan politique.
L’opinion de la Chambre de commerce britannique
William Bain, responsable du commerce à la Chambre de commerce britannique, a qualifié l’adhésion associée d'”idée intéressante”. Il a toutefois noté que l’UE n’accorde actuellement pas une grande priorité au Royaume-Uni en ce qui concerne l’ouverture de négociations sur une nouvelle relation commerciale. Bien qu’une nouvelle dynamique politique puisse changer la donne, il reste incertain que Bruxelles soit prête à réviser de manière substantielle l’Accord de commerce et de coopération (TCA) ou à créer un accord sur mesure.
Le projet de “l’oignon de Macron”
La proposition d’adhésion associée s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste de réforme de l’UE commandé par l’Allemagne et la France, souvent qualifié de “l’oignon de Macron”. Ce projet envisage la création de trois nouveaux niveaux au sein de l’UE, le tiers extérieur accueillant des États non membres comme le Royaume-Uni.
Conclusion : Un débat animé sur l’avenir des liens entre le Royaume-Uni et l’UE
Alors que le paysage politique demeure en évolution, le concept d’adhésion associée a suscité un débat animé parmi les chefs d’entreprise et les politiciens au Royaume-Uni. Sa concrétisation et son adoption comme option viable pour des liens plus étroits entre le Royaume-Uni et l’UE dépendront de nombreux facteurs, notamment la volonté politique et les négociations entre les parties concernées.