Une pluie torrentielle est prévue pour perturber le semis du blé dans les principaux pays producteurs de blé en Europe, à savoir la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Les conditions météorologiques défavorables posent un revers précoce pour la prochaine récolte européenne, avec des inquiétudes quant à une éventuelle diminution de la production de blé tendre.
La France Face à l’Incertitude Malgré une Baisse Projetée
Les analystes de Strategie Grains ont récemment projeté une baisse de 1% de la production de blé tendre de l’Union européenne pour l’année à venir, citant une baisse estimée de plus de 2% de la superficie cultivée. En France, premier producteur de céréales de l’UE, le ministère de l’Agriculture a projeté une baisse de 5% de la superficie du blé tendre. Certains observateurs, comme Argus Media, anticipent une baisse à deux chiffres. Avec les semis tardifs en cours et les conditions variables des jeunes plants, un tableau clair pourrait ne pas émerger avant le printemps.
Céline Imart, agricultrice dans le sud-ouest de la France et porte-parole de l’association de l’industrie céréalière Intercereales, a souligné l’incertitude, déclarant : “On parle d’une diminution de 5%, 10% des semis, mais il ne sera pas possible de préciser cette fourchette avant l’hiver.” Les préoccupations concernant les champs gorgés d’eau à l’ouest et au nord sont tempérées par des conditions prometteuses dans des régions clés comme la plaine de Beauce au sud de Paris.
Des Défis s’étendent à l’Allemagne et au Royaume-Uni
En Allemagne, l’agence nationale de statistiques estime une baisse de 7,3% de la superficie semée en blé d’hiver pour la récolte de 2024, attribuant cela aux conditions humides des champs et à l’impact des changements de subventions de l’UE. Contrairement aux croyances initiales, la réduction du blé a surpris certains, car on pensait que l’Allemagne avait moins souffert de perturbations liées aux pluies par rapport à la France.
Pendant ce temps, au Royaume-Uni, l’Agriculture and Horticulture Development Board (AHDB) prévoit une baisse de 3% de la superficie en blé, atteignant son plus bas niveau depuis 2020. L’AHDB reconnaît les défis rencontrés à l’automne et exprime des inquiétudes quant à l’état des sols, suggérant que les superficies des cultures d’hiver pourraient être plus basses que ce que laisse entendre l’enquête.
Optimisme dans d’Autres Régions Européennes
Malgré les défis dans les principaux pays producteurs de blé, les perspectives du blé semblent plus favorables dans d’autres parties de l’Europe. En Pologne, la superficie du blé d’hiver est estimée rester sensiblement inchangée par rapport à la récolte précédente. Les analystes notent que les cultures d’hiver semblent globalement en bonne santé, sans préoccupations majeures concernant leur état pour le moment.
Les pluies récentes et les températures douces ont été bénéfiques pour les cultures dans le centre et l’est de l’Europe, en particulier en Roumanie et en Bulgarie, où des conditions arides plus tôt dans l’automne suscitaient des inquiétudes. Le service de surveillance des cultures de l’UE a rapporté que ces régions ont connu une amélioration positive des conditions de culture.