L’Italie serait en train de faire passer une proposition législative pour légaliser la castration chimique pour les délinquants sexuels, notamment les violeurs et pédophiles. Sous l’impulsion de la Première ministre Giorgia Meloni et son gouvernement de droite, cette mesure fait partie d’une série d’initiatives visant à durcir les sanctions contre les crimes sexuels.
En France, beaucoup ont souhaité que cette mesure soit légalisée pour éviter les récidives mais la réalité est plus complexe: Déjà, le passage de cette loi italienne est peut-être une infox. Ensuite, l’efficacité de la castration chimique n’est pas prouvée.
L’Italie devient plus ferme quant aux crimes sexuels.
En Italie, les statistiques récentes révèlent une augmentation notable des crimes sexuels, ce qui est choquant pour un pays comme l’Italie où la sécurité publique est prise très sérieusement. En 2023, le pays a enregistré 6 231 cas de violences sexuelles, avec la Lombardie en tête des signalements, totalisant plus de mille cas.
Les disparités régionales sont fortes. En 2022, la province d’Imperia, dans le nord de l’Italie, a enregistré le taux le plus élevé de violences sexuelles, avec 23,55 cas pour 100 000 habitants, suivie de Bologne (21,65) et de Trieste (18,85).
Ces chiffres très gênants ont conduit le gouvernement italien à envisager des mesures plus strictes pour lutter contre les crimes sexuels, notamment la castration chimique pour les délinquants sexuels violents. Cette proposition vise à renforcer la dissuasion et à protéger les populations vulnérables.
Ce sont de nombreux cas qui ont bouleversé notre pays voisin. Un cas survenu en mai 2021 à Piacenza a attiré une attention particulière des médias. Un homme de 38 ans, déjà condamné pour des actes de violence sexuelle, a récidivé peu après sa libération conditionnelle en agressant une femme dans un parc public.
Cette affaire de Piacenza rappelle bien les risques liés à la libération conditionnelle de certains criminels. Bien qu’il y ait eu des condamnations antérieures, certains délinquants sexuels continuent de commettre des actes violents, ce qui alimente l’idée que des interventions supplémentaires, comme la castration chimique, pourraient réduire ces risques.
Une rumeur dit que l’Italie a donné le feu vert pour cette loi
Il n’y a pas de données officielles qui confirment que cette loi est bel et bien passée. Il faut donc faire preuve de vigilance lorsque de nombreux sites proclament que cette proposition de loi a été acceptée.
L’application de la castration chimique pourrait en fait entrer en conflit avec les principes inscrits dans la Constitution italienne, qui protège les droits fondamentaux des individus. La Cour constitutionnelle italienne peut être appelée à statuer sur la compatibilité de cette mesure avec les engagements internationaux de l’Italie, notamment ceux liés à la Convention européenne des droits de l’homme.
Cette proposition risque pourtant de passer. Dans d’autres pays, la castration chimique est déjà utilisée avec des modalités variées. En Pologne, la castration chimique est obligatoire pour certains délinquants sexuels, mais cette approche génère des débats sur son efficacité réelle.
Plusieurs États aux États-Unis offrent la castration chimique comme une option dans le cadre d’accords de plaidoyer. Chaque État ayant son propre système judiciaire et législatif, il est extrêmement difficile de mettre en œuvre des lois uniformes sur un sujet aussi controversé. Bien que certains États, comme la Californie, la Floride et l’Alabama, aient adopté des lois permettant la castration chimique pour certains délinquants sexuels, d’autres États ont catégoriquement rejeté cette mesure, invoquant des préoccupations éthiques. Beaucoup ont bien évidemment dénoncé la castration chimique comme une forme de « torture médicale », incompatible avec les valeurs des droits de l’homme. L’idée de manipuler chimiquement le corps humain à des fins punitives a suscité des inquiétudes sur les abus potentiels, notamment en cas de pressions sur les détenus pour qu’ils « acceptent » la procédure. Pire encore? Il n’y a aucune étude qui soutient l’efficacité de cette mesure. En Floride, un rapport de 2018 a révélé que les taux de récidive n’avaient pas diminué de manière significative chez les criminels ayant accepté ce traitement par rapport à ceux ayant suivi d’autres formes de réhabilitation.
Et enfin, En 2008, Cho Doo-soon, un homme de 57 ans, a été reconnu coupable de l’enlèvement et du viol brutal d’une fillette de 8 ans. Les détails horribles de l’attaque, qui ont laissé l’enfant gravement blessée et handicapée à vie, ont choqué le pays. C’est donc en 2011, que la Corée du Sud a promulgué une loi autorisant l’utilisation de la castration chimique pour les criminels sexuels condamnés pour des agressions contre des mineurs de moins de 16 ans. Elle s’applique principalement aux récidivistes jugés à haut risque de commettre de nouveaux crimes.
Il serait donc possible, en théorie, pour l’Italie d’adopter cette proposition. Il faut toutefois que le pays s’assure de ne pas s’attiser les foudres d’autres pays européens. Mme Meloni n’a que très peu d’alliés entre Marine Le Pen, Elon Musk et Viktor Orban, puisque beaucoup d’autres dirigeants estiment qu’elle est plus proche d’une dictatrice que de la poigne de fer qu’on lui attribue.