La zone euro, composée de 20 nations, se trouve actuellement à la croisée des chemins d’une nouvelle récession potentielle. La sortie imminente des chiffres de croissance l’année prochaine suscite des inquiétudes, avec des préoccupations quant à savoir si les chiffres porteront un signe positif ou négatif. Cependant, au-delà de ces préoccupations immédiates, se profile un défi plus important : la lutte pour atteindre une croissance substantielle.
Perspectives à Court Terme
Les données récentes indiquent un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) pour juillet-septembre, laissant entrevoir une récession légère. L’année a connu une croissance constamment plate, avec des taux d’intérêt record et des dépenses budgétaires resserrées limitant l’expansion à un projeté de 0,6% l’année prochaine. Malgré des opinions optimistes suggérant un rebond potentiel de la demande en raison de l’augmentation des salaires réels et d’un marché du travail tendu, les sceptiques soutiennent que des coûts d’emprunt élevés, un marché du travail en affaiblissement et une demande étrangère décevante pourraient entraver la reprise.
Préoccupations à Moyen Terme
À l’avenir, la zone euro fait face à une perspective à moyen terme défavorable. La population en âge de travailler devrait diminuer, et les gains de productivité restent minimes. Les obstacles bureaucratiques croissants diminuent la compétitivité des entreprises. L’intégration dans une union économique a stagné, reflétant un manque de volonté politique de progresser. La Commission européenne prévoit une diminution de la croissance potentielle du bloc à moins de 1,5%, se réduisant à 1,2% d’ici 2027. Les changements démographiques et les faibles gains d’efficacité contribuent à ce déclin.
Défis et Inefficacités
Les entreprises européennes se plaignent d’une bureaucratisation croissante, entravant la compétitivité, tandis que les institutions de l’UE sont jugées moins efficaces qu’auparavant. La croissance potentielle aux États-Unis reste relativement stable à environ 1,8%. Le déclin de la population en âge de travailler en Europe conduit les entreprises à stocker de la main-d’œuvre, créant une tension sur le marché du travail. L’Allemagne, avec sa forte dépendance à la demande extérieure pour la croissance, fait face à des défis pour s’adapter aux nouvelles réalités de l’énergie chère et des tensions commerciales. Le taux de croissance potentiel de l’Allemagne, première économie européenne, est passé en dessous de 1%.
Réformes Politiques et Économiques
L’Europe doit surmonter des défis pour parvenir à un consensus sur des questions cruciales qui façonnent son avenir, notamment le rôle de la migration pour atténuer les pénuries de main-d’œuvre, la création d’une véritable union bancaire et l’utilisation de dépenses centralisées pour aborder les problèmes à travers le bloc de 27 nations. Le chef économiste de la Banque centrale européenne, Philip Lane, appelle à une approche plus ambitieuse pour surmonter les défis structurels et politiques auxquels la zone euro est confrontée.